La mort de vieillesse lundi dernier de Sudan, dernier mâle de son espèce, a permis au public de mettre un visage sur une notion d’ordinaire abstraite: l’extinction. Seules deux femelles de la sous-espèce connue sous le nom de « rhinocéros blanc du nord » sont encore en vie. Et l’hypothèse d’un sauvetage par voie d’insémination artificielle et de transfert d’embryon reste très improbable.
L’idée, plusieurs fois évoquée et qui a resurgi cette semaine, consisterait à utiliser le sperme congelé d’un des derniers mâles décédés ces dernières années, puis à inséminer l’ovule d’une des deux femelles et à implanter l’embryon chez une femelle de l’autre espèce, appelée « rhinocéros blanc du sud ».
Celle-ci vit en Afrique du Sud et sa population avoisine les 20 000. L’un des problèmes derrière ce scénario est que le taux d’échec chez des rhinocéros est élevé, et que si ça marchait, la diversité génétique des descendants serait très limitée. Une autre question se poserait: où vivraient-ils ?
L’Afrique du Sud n’est pas leur habitat naturel, et les derniers survivants, dans une réserve du Kenya, nécessitent pour l’instant une surveillance armée 24 heures sur 24 pour tenir les braconniers à distance. Enfin, la technique est coûteuse ; pour le même prix, évalue le New Scientist, on pourrait protéger une plus vaste réserve naturelle, qui protégerait à son tour un plus grand nombre d’espèces.
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