Au fond de l’océan, un sous-marin s’avance lentement. Entre les divers obstacles et les choses plus sinistres encore qui peuplent ces zones marines inexplorées, mieux vaut être prudent. Aux commandes, quatre membres de l’équipage, réunies dans une même pièce ou communicant à distance via le web. Bienvenue dans Abyss Crew.
Dans la droite ligne du jeu Artemis Spaceship Bridge Simulator, mais aussi avec certaines idées empruntées à Faster Than Light et à Sunless Sea, Abyss Crew met en scène quatre membres d’équipage contrôlant les divers systèmes d’un sous-marin. Ensemble, ces sous-mariniers devront explorer un univers steampunk, découvrir les mystères se cachant dans les abysses, mais aussi combattre les monstres qui s’y trouvent.
Originaire de France, Pol Grasland-Mongrain a décidé de se lancer dans le développement d’Abyss Crew après avoir essayé Artemis, où l’on contrôle un vaisseau semblant tout droit sorti de l’univers de Star Trek. « J’ai beaucoup joué à Artemis, et je me suis lancé il y a deux ans dans le domaine du jeu vidéo, en imaginant remplacer un équipage spatial par l’univers potentiellement riche de l’exploration sous-marine », confie M. Grasland-Mongrain entre deux gorgées de café.
Néophyte en matière de programmation de jeux vidéo, le jeune homme s’est donc tourné vers des outils de création pour se faciliter la tâche. Depuis les premières esquisses de son univers sous-marin, le développement d’Abyss Crew va bon train.
« J’ai commencé à créer un document de design à propos de ce que j’avais envie de faire, et j’y suis allé étape par étape. Cela m’a permis de créer des prototypes, de répondre à plusieurs questions concernant le rythme voulu, l’ambiance recherchée, l’apparence de l’univers, le nombre de joueurs… »
De fil en aiguille, Abyss Crew a commencé à ressembler à… hé bien, ressembler à un véritable jeu, et le titre a fait la tournée de quelques salons du jeu vidéo indépendant, y compris avec un arrêt à la deuxième édition du Salon du jeu vidéo indépendant en lien avec le Festival Montréal joue, l’an dernier, à la Société des arts technologiques.
Il y a toutefois encore loin de la coupe aux lèvres: si le projet vient de franchir avec succès le cap du financement sur Kickstarter, pratiquement un passage obligé pour les titres indépendants, l’objectif de la campagne de collecte de fonds n’était que de 4000$.
Pourquoi avoir visé si bas? Comme l’explique Pol Grasland-Mongrain, Abyss Crew est majoritairement l’oeuvre d’une seule personne, et ce sont les revenus tirés de sa principale occupation, liée au domaine médical, qui permettent d’assurer la bonne marche du projet. Bien entendu, l’argent recueilli sur la plateforme de sociofinancement aidera à accélérer la marche des choses, ainsi qu’à s’assurer les services d’artistes et autres collaborateurs. Il s’agit également d’une manière de jauger l’intérêt du public pour un titre niché, soit, mais qui s’inscrit dans un marché qui semble accorder un intérêt marqué à ce genre de jeux où la collaboration est essentielle pour l’emporter.
Keep Talking and Nobody Explodes, Artemis, Star Trek: Bridge Crew… autant de jeux qui nécessite la participation collaborative de plusieurs joueurs. Et Abyss Crew peut même compter sur l’enthousiasme suscité par Capitaine Sonar, un jeu de société où les joueurs, en deux équipes de quatre membres, contrôlent deux sous-marins s’affrontant dans les profondeurs océaniques. Avec la particularité, dans ce cas-ci, que chaque équipe entend les ordres lancés par les adversaires…
Pour l’instant, Pol Grasland-Mongrain est formel: pas question de précipiter la sortie d’Abyss Crew. Les explorateurs en herbe devront donc attendre jusqu’en 2019 pour s’aventurer dans les profondeurs insondables. Tout cela, précise le créateur, sourire en coin, permettra de peaufiner les systèmes, développer davantage l’univers et s’assurer que l’expérience d’Abyss Crew soit captivante dès la première vidange des ballasts pour disparaître sous les flots.
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