Après plusieurs années de surplace et d’avancées timides, la Ville de Montréal donne un grand coup pour favoriser le développement des entreprises de location de voiture en libre-service. Le geste est particulièrement bien accueilli par l’un des deux grands joueurs du marché montréalais, Communauto.
Dans une annonce transmise jeudi après-midi, le comité exécutif de la Ville soutient que « les véhicules en libre-service sont un élément important de la mobilité durable », et annonce donc son intention de modifier le règlement concernant les zones où ces voitures peuvent être stationnés et « libérés », c’est-à-dire où les abonnés peuvent mettre fin à leur période de location pour permettre à d’autres d’utiliser les véhicules en question.
Au dire de l’administration, « la mobilité durable est une priorité ». On souligne par ailleurs qu’un seul de ces véhicules « permet de remplacer entre 7 et 11 véhicules personnels ».
Dès cette année, on propose d’étendre la superficie du territoire où les voitures de Communauto et de Car2Go pourront fonctionner, en ajoutant plusieurs quartiers, comme Ahuntsic-Cartierville, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à la liste des arrondissements où il sera possible de libérer et d’emprunter des voitures en libre-service.
Montréal étendra également les aires de service au centre-ville de Montréal, l’arrondissement Ville-Marie, faisant ainsi disparaître à terme la ligne de démarcation entre autres représentée par le boulevard Sherbrooke, et qui donnait lieu à une accumulation de voitures des deux services les jours de semaine.
Pour l’instant, cependant, seules les zones résidentielles de Ville-Marie seront accessibles aux utilisateurs d’Auto-mobile (le service de Communauto) et à ceux de Car2Go. La Ville souhaite ainsi procéder par étapes pour le centre-ville, et effectuera une analyse de l’accès des véhicules en libre-service dans le quartier des affaires, pour déterminer de quelle façon les voitures pourraient terminer leur trajet devant un parcomètre.
Parallèlement, Montréal entend poursuivre la stratégie d’électrification des flottes de véhicules en libre-service entamée sous l’administration Coderre, mais qui avait alors été considérée comme un stratagème pour ralentir le développement des services d’Auto-mobile et de Car2Go en raison de l’absence d’élargissement du territoire desservi.
Réaction positive chez Communauto
Réagissant en milieu d’après-midi, jeudi, l’entreprise Communauto estime que la nouvelle politique de la Ville « nous permettra enfin de franchir les barrières qui nous ont ralentis dans le passé et de contribuer de façon encore plus significative à réduire le nombre de voitures en circulation et leurs émissions ».
« Dans le passé, on a évoqué la peur que la voiture en libre-service nuise à l’industrie du taxi et éventuellement cannibalise le transport en commun. Après plusieurs années de service, il nous semble évident qu’il y a plus d’opportunités que de risques à développer toutes les options de mobilité alternative à l’auto privée. Communauto est fortement engagé à renforcer les liens entre les acteurs de cet écosystème », ajoute le président et fondateur de Communauto, Benoît Robert.