En repêchant les joueurs de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI), le directeur artistique et codirecteur général de l’Espace Libre, Geoffrey Gaquère a renoué avec l’esprit d’un des deux fondateurs du théâtre, Robert Gravel. Avec le retour de la LNI, du souper de filles à succès Table rase et de la comédie Lettres arabes, la saison 2016-2017 lancée à l’Espace libre le 18 avril dernier s’annonce tout aussi débordante.
À l’instar des pièces La vague parfaite et Plywood, la scène sera foulée à nouveau par une foule de jeunes acteurs qui s’expriment fort et sans retenue. La saison débute avec la pièce Ma(G)ma dont une première étape de travail a été présentée au festival Zone Homa en 2015. Par leur jeu, la trentaine d’artistes questionnent notre rapport au groupe, à la sexualité et au besoin irrépressible de se doter de nouvelles idoles.
À la mi-octobre, Album de finissants se veut « une journée de classe passée aux rayons X, un anti 30 vies », en référence au téléroman diffusé sur les ondes de Radio-Canada. La pièce est l’aboutissement d’un projet commencé en 2012 avec 60 adolescents finissants du quartier Centre-Sud qui « prennent à bras le corps la réalité de l’école ».
À la fin septembre, Alexis Martin nous fait voyager en Afrique avec l’aide de la compagnie Sogolon et Awaln’art. Le dramaturge, qui avait abordé l’Inde par son personnage de propriétaire de dépanneur dans la pièce Bureaux et par le cinéma bollywoodien dans la pièce Rêver, montagnes!, s’intéresse aux arts maliens du conte et de la marionnette avec cette nouvelle pièce Sounjata.
On devra attendre le 4 avril, pour assister à la nouvelle création du duo Alexis Martin/Daniel Brière : Coin Fullum et Parthenais. Comme pour la pièce Sacré Cœur où on avait fait appel à l’urgentologue, Alain Vadeboncoeur afin d’écrire une pièce sur la salle d’urgence à l’hôpital, Alexis Martin a cette fois fait appel à quelqu’un « de gauche » pour écrire une pièce au carrefour de l’urbanisme et de la dimension sociale de la société. Le rédacteur en chef de la revue Liberté, Pierre Lefebvre va écrire cette « enquête » ou ce « thriller » dans lequel il sera question de pourcentages inégaux. Daniel Brière à la mise en scène a laissé entendre qu’il y aura une maquette.
Ai-je du sang de dictateur ? est sans aucun doute l’œuvre incontournable de la prochaine saison. Didier Lucien est l’acteur, l’auteur et le concepteur suprême de cette pièce sur François Duvalier, le tyran qui a régné sur Haïti dont les « discours ressemblent à Shakespeare quand il se gargarise avec sa propre personne ».
La nouvelle proposition de la compagnie Omnibus le corps du théâtre est audacieuse : adapter la Recherche du temps perdu, une œuvre littéraire de 700 pages. « Nous serons dans la tête de Marcel Proust dans la chambre où il est resté couché pendant huit ans », a affirmé Sylvie Moreau.
…une programmation à l’échelle du quartier.