La dernière invention des bureaux de l’APA, joué au FTA en juin 2017 est en reprise à l’Espace Libre. Compagnie connue pour présenter des pièces hors normes faisant voler en éclat les codes traditionnels du théâtre, elle revient aujourd’hui avec un objet atypique dont on sort assez enjoué, mais pas entièrement transcendé, pas certain(e) d’avoir réussi à faire toutes les connexions.
C’est la ou les connexions le thème de cette pièce chaotique et bordélique, sous arrière-fond d’intenses décibels. Connexions technologiques, connexions sociales, connexions physiques, connexions cérébrales. Connexions étranges issues des chemins psychiques propres à chaque individu.
Aussi, ce laboratoire ouvert devant nous teste-t-il différents types de connexions des plus absurdes en tirant des fils de toute part, au sens propre comme au sens figuré. Chaque objet du quotidien est relié, par l’intermédiaire de câbles, à un autre objet ou encore à une partie du corps. Oui, les corps entre eux peuvent aussi être connectés.
Surgissent de ces connexions divers sons, et images projetées sur un écran à l’arrière. Si les systèmes sont ingénieux, rien ne lie vraiment entre elles les différentes connexions qui sont stimulées sur scène pendant 1h10, à part le dispositif de bric et broc activé à la main. Sans doute attendent-ils de nous public que nous fassions nos propres connexions pour interpréter ce désordre, nous encourageant ainsi à chercher celles qui serait moins banales, moins évidentes, loin des chemins de pensées normalement tracés ou attendus. Les plus perceptifs ou les plus analytiques percevront peut-être la critique d’un système ou la proposition un nouveau mode de socialisation et de pensées. Peut-être.
Le plateau est un vaste bordel. Dans cette proposition théâtrale plus proche du laboratoire performatif, il n’est pas question de scénographie, de dramaturgie, ni même réellement d’acteur. Chaque comédien porte son univers et il ne faut pas chercher de cohérence globale ou d’esthétique homogène. Il y a des couleurs de Carmagnole, pour ceux qui connaissent ce collectif de cirque alternatif Montréalais, le résultat même s’il est impertinent certes reste bien moins irrévérencieux.
Certains moments sur lesquels nous laisserons planer le mystère sont néanmoins assez jouissifs. D’autres sont non aboutis. La marge d’erreur de connexion est évaluée à 10% en début de spectacle. On vous laisse jauger la hauteur à laquelle vous l’estimez. Ça vaut tout de même le coup d’entrer.
À L’Espace Libre
Du 11 au 20 janvier
En complément:
Crystal, du Cirque du Soleil, une véritable splendeur givrée