De la planète rouge à notre plus proche voisine: l’auteur de science-fiction garde définitivement la tête dans les étoiles avec Artemis, son deuxième roman qui se déroule non pas sur la planète mars, mais plutôt sur la Lune.
Finies, donc, les aventures de Mark Whatney sur la Planète rouge, dans l’excellent The Martian, et place à la dangereuse conspiration mêlant ambition financière, crime organisé et révolution technologique.
Sur la Lune, et plus précisément à Artemis, la première ville lunaire, Jasmine Bashara est une citoyenne de seconde, voire de troisième zone. Si elle réussit à arrondir ses fins de mois en organisant du transport de marchandises illicites en contrebande, elle vit tout de même dans ce qu’elle appelle son « cercueil », qui ressemble à s’y méprendre à l’un de ces logements extrêmement exigus qui existent déjà sur Terre, par exemple à Hong Kong.
Pourtant, Jasmine – Jazz pour les intimes – a des rêves de luxe. Après tout, sur la Lune, l’espace et les commodités se paient au prix fort. Heureusement, une opportunité de se remplir les poches se présente à elle lorsque l’industriel le plus connu de la Lune lui propose, en échange de quelques actes de sabotage d’un concurrent, de lui verser rien de moins qu’un million d’unités de la devise locale.
Ce qui devait arriver arriva, et Jazz se retrouve non pas riche, mais plutôt plongée dans une sombre affaire de meurtre, d’infiltration par le crime organisé et de blanchiment d’argent.
Si Artemis avait été le premier ouvrage d’Andy Weir à se retrouver sur les tablettes des libraires, les commentaires de ce journaliste – et, probablement, d’autres critiques littéraires – seraient probablement plus élogieux. Non pas qu’Artemis soit un mauvais livre en soi. Le problème, c’est qu’il paraît après la sortie de The Martian, et même après la sortie de l’adaptation cinématographique de cette oeuvre d’anticipation où un astronaute se retrouve coincé sur Mars, et doit faire preuve d’ingéniosité pour survivre.
The Martian était un excellent livre. Drôle, intelligent, avec suffisamment de science véridique à l’intérieur pour que l’on puisse y croire… Ce journaliste l’a lu en seulement deux séances; c’est dire à quel point il était prenant!
Malheureusement pour Jazz et ses problèmes lunaires, Artemis ne réussit pas à mélanger correctement les bons ingrédients littéraires pour que la pâte lève à ce point. Oui, il y a de l’humour. Oui, on nous explique quantité d’aspects de la vie lunaire qui semblent tous autant véridiques les uns que les autres. La cité d’Artémis semble crédible. Peut-être pas sous son aspect d’entité légale où les lois sont relativement floues et laxistes, mais il n’en demeure pas moins qu’Andy Weir offre un roman qui accomplit très bien le travail. Le hic, c’est que The Martian réussissait non seulement à répondre aux attentes, mais aussi à les transcender. Et réussir un tel exploit deux fois d’affilée, ce n’est offert qu’à de très rares personnes.
En attendant, Artemis représente bien sûr un choix intéressant pour les amateurs de science-fiction. Aurait-il droit à des éloges supplémentaires si son prédécesseur n’existait pas? On ne le saura jamais.
En complément:
https://www.pieuvre.ca/2017/11/28/the-ice-merchant-une-aventure-taillee-dans-la-glace/
Un commentaire
Pingback: Ursula K. Le Guin, légende de la science-fiction, n’est plus