Autant le dire tout de suite, Daddy’s Home était loin d’être un bon film et sa suite, malgré le succès du premier était tout sauf nécessaire. Cela étant dit, sans surpasser la qualité aléatoire du premier volet, cette suite qui épouse tout le schéma du film de Noël habituel s’écoute avec beaucoup de facilité et est pratiquement assurée de décocher ne serait-ce que le plus sincère des sourires. Ce, à moins d’avoir son cœur très assombri par la grisaille des mauvais jours.
Le fait est que Daddy’s Home Two est fait sans la moindre prétention et avec un bonheur qui transparaît partout. Will Ferrell revient au rôle-titre en plus de produire à nouveau le long-métrage, mais cette fois, Mark Wahlberg s’est également entiché d’un poste de producteur exécutif et cela se fait sentir, puisqu’on sent carrément qu’au-delà de leur complicité palpable depuis le mésestimé et pourtant brillant The Other Guys, ils ont plus que tout envie de livrer un film qui fera plaisir à toute la famille, genre qui n’est certainement pas celui priorisé dans leur filmographie habituelle.
Exit la compétition féroce qui existait dans le premier volet, cette fois, on mise sur la complicité et ça fait toute la différence, même si le récit essaie encore ici et là de les mettre en opposition. Mieux, en plus de ramener John Cena qui venait clore le film précédent, on ajoute également deux pères tordus et aux antipodes en les performances pleines d’assurances des vétérans John Lithgow et Mel Gibson qui ont décidément eux aussi beaucoup de plaisir à se joindre au projet.
Et si Sean Anders, de retour de service avec John Morris au scénario, est loin d’être le plus compétent, on apprécie qu’ils ont décidé de carrément amplifier la facette absurde et ridicule qu’on exploitait ici et là dans le premier, leur permettant de prendre vie dans une réalité caricaturale trop exagérée pour être prise au sérieux. Avec des moments qui arrivent à évoquer les meilleures passes de la carrière de Ferrell, on pense à un moment hilarant avec des loups, on se retrouve alors à pardonner plus aisément tous ces petits moments risibles qui habituellement nous feraient grandement soupirer. Inclure là-dedans la finale complètement stupide qui ramène un peu l’idée de résolution par le biais d’une forme inédite de contact qui miroite la danse du premier opus.
Bien sûr, le long-métrage vit certainement dans l’ombre d’une comédie hautement supérieure, mais en reprenant le flambeau du Why Him? de l’an dernier, en mode familial et sans toutes les vulgarités, les papas viennent ici remporter haut la main le combat inattendu qu’ils semblent livrer au beaucoup plus déplorable A Bad Moms Christmas d’il y a quelques semaines. Comme quoi, pour un divertissement familial qui met en scène des humains dans quelque chose qui évoque de véritables enjeux actuels (les familles reconstituées, les séparations, etc.), sans jamais trop se casser la tête ou allonger inutilement les moralités ou les tristesses, Daddy’s Home Two s’avère une sympathique recommandation qu’on se proposera pour se divertir sans trop se casser la tête.
Comme quoi, ça ne change certainement pas le monde, mais ça ne l’anéantit pas non plus et ça, c’est déjà beaucoup. Il est donc juste dommage que le film sorte aussi tôt, son sort étant certainement plus incertain pour la période des fêtes en famille, là où il aurait décidément été à son plus pertinent.
5/10
Daddy’s Home Two prend l’affiche en salles ce vendredi 10 novembre.
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