C’est avec un programme tout Vivaldi, que l’Orchestre baroque Arion ouvrait sa 37e saison, le vendredi le 6 octobre, à la Salle Bourgie. Dans le détail: quatre concertos pour flûte à bec, deux airs extraits de l’opéra Orlando furioso et le Psaume 126, Nisi Dominus, RV 608.
Le chef invité de l’orchestre, un habitué de la maison, n’était nul autre qu’Alexander Weimann, claveciniste. Il a eu la tâche, que l’on devine agréable, de diriger deux excellents invités et un orchestre au meilleur de sa forme, en ce début de saison.
Le flûtiste invité, les très récompensé Vincent Lauzer, a carrément volé la vedette de cette soirée. Au-delà d’une virtuosité difficile à égaler, il a démontré toutes les qualités qu’on recherche d’un grand interprète : fluidité, couleur, nuances, dynamisme et engagement total dans sa prestation. Le public était ravi et, heureusement que ce n’est pas moins que quatre concertos qui étaient au programme, sinon ce public aurait sans doute été prêt à insister bien longtemps pour avoir droit à un rappel.
La première prestation de la mezzo-soprano, Meg Bragle, n’a pas impressionné, même si le volume de sa voix dans les graves était plutôt remarquable. À son deuxième passage, en compagnie de la flûtiste d’Arion, Mme Claire Guimond, nous avons pu apprécier tout le velours de la voix de Mme Bragle, velours qui répondait parfaitement à celui tout aussi riche de la flûte baroque de Guimond. On apprécie toujours lorsque Vivaldi fait travailler en duo, flûte et voix.
Il faut croire que la mezzo-soprano nous gardait le meilleur pour la fin. En effet, son interprétation du Nisi Dominus était très inspirée, intense, colorée et subtile ou puissante, selon les passages. C’était la première fois que j’entendais Mme Bragle et j’espère pouvoir la réentendre prochainement.
En vedette chez les membres de l’orchestre, cette fois-ci, Sylvain Bergeron au luth et Chloe Meyers à la viole d’amour. La constance de l’Orchestre baroque Arion est impressionnante, de saison en saison. Nous avons hâte à la suite.