Des logements loués entièrement aux visiteurs de passage, plutôt que partagés avec le locataire ou le propriétaire: voilà ce qui formerait le gros des revenus de la compagnie Airbnb au pays, révèle une nouvelle étude commandée par l’Association des hôtels du Canada (AHC).
Selon cette étude, dont les résultats ont été dévoilés mercredi, seulement 17% des recettes totales d’Airbnb au Canada seraient attribuables au réel partage de logement où le propriétaire est présent pendant le séjour de l’invité. L’autre 80% proviendrait de la location de logements complets où le propriétaire n’est pas présent. Aux yeux de l’AHC, cette situation serait « alarmante ».
En outre, l’étude révèle que les logements sont loués de plus en plus fréquemment. En fait, un logement Airbnb sur trois au Canada a été loué pendant plus de 90 jours par année et ce segment compte pour plus de 70% du total des recettes d’Airbnb sur une période de 12 mois. Ces statistiques mettent en lumière un simple fait: il existe beaucoup plus d’activités commerciales qu’on pourrait le croire, affirme-t-on par voie de communiqué.
« Plus de 80% du chiffre d’Airbnb à l’échelle du pays – 462 millions de dollars – proviennent de la location de logements complets où le propriétaire n’est pas présent. En outre, 30% du chiffre d’affaires d’Airbnb au Canada est attribuable aux exploitants de multiples logements qui louent deux logements complets ou plus. Ces hôtes de multiples logements complets forment le segment d’Airbnb qui augmente le plus rapidement en termes du nombre d’hôtes, du nombre de logements et des revenus générés au cours des deux dernières années », a affirmé Susie Grynol, présidente de l’AHC.
Pour cette dernière, les chiffres confirment qu’Airbnb fonctionne en partie comme une entreprise gérée de façon active, allant ainsi à l’encontre du concept original de partage de logement.
Au total, sept logements sur dix disponibles sur la plateforme Airbnb seraient des logements complets, soit des endroits où les visiteurs peuvent pleinement disposer des lieux pendant leur séjour.
Les revenus provenant des propriétaires ou hôtes de multiples logements ont plus que doublé au pays, passant de 71 à 167 millions de dollars, soit une augmentation de 134% comparativement à l’année précédente.
« De façon très efficace, ces exploitants (de logements complets via Airbnb) gèrent illégalement des hôtels dans des quartiers résidentiels. Cette activité commerciale non réglementée a donné lieu à des conséquences non souhaitées, y compris la perte de logements abordables, l’augmentation des perturbations dans les collectivités et un risque potentiel pour les clients, car les normes de santé et de sécurité ne sont pas toujours en place », conclut Mme Grynol.