Le maire de Montréal, Denis Coderre, se dit particulièrement satisfait du résultat de la tenue des courses de Formule E dans le quartier Centre-Sud, le weekend dernier, mais voilà que le chef du parti Coalition Montréal, dans l’opposition à l’hôtel de ville, relance le débat sur l’organisation de l’événement.
Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, l’ancien membre du Conseil exécutif exige qu’un « rapport complet sur les coûts réels » de l’événement de course de voitures électriques soit déposé lors de la prochaine assemblée du conseil municipal, le 21 août.
M. Rotrand dénonce ce qu’il qualifie de « manque de transparence » en ce qui a trait aux dépenses effectuées par l’administration municipale dans le cadre de l’événement, et estime que le coût total de la facture pourrait dépasser les 40 millions.
Comme le rappelle le conseiller municipal de Snowdon, Montréal aurait déboursé, directement ou indirectement, 24 millions de dollars pour accueillir la Formule E. Le politicien déplore ces débours, alors que d’autres grandes villes ayant accueilli la Formule E, comme Berlin, Paris ou encore Hong Kong, ont plutôt refilé la facture aux promoteurs privés.
Qu’en est-il, par ailleurs, du déficit de l’organisme Montréal, c’est électrique!, qui était responsable de l’événement? La Ville s’en est effet engagée à payer jusqu’à 10 millions pour combler le manque à gagner de l’organisation.
« L’achalandage a été décevant », mentionne M. Rotrand. « En effet, nous savons que des billets gratuits ont été distribués pour gonfler la foule. Nous savons également que plusieurs personnes ayant acheté des billets à bas prix ont été transférées vers de meilleurs sièges et il semble aussi qu’il y ait eu quelques commandites majeures. On doit donc s’attendre à ce que la Ville débourse d’importantes sommes à «Montréal, c’est électrique!» », renchérit-il.
À l’image de la formation politique Projet Montréal, elle aussi dans l’opposition au conseil municipal, M. Rotrand aimerait également connaître les coûts exacts des deux journées de transport collectif offertes gratuitement aux voyageurs. Dimanche, Richard Bergeron, ancien chef de Projet Montréal et membre de l’Équipe Coderre, laissait entendre que ces frais pourraient justement être refilés aux agences de transport collectif – nommément la STM -, et donc, indirectement, aux usagers.
L’organisation des deux dernières courses de Formule E de la saison a paralysé une partie du centre-ville de Montréal et du quartier Centre-Sud, enclavant des centaines de commerces et des milliers de résidents. Au cours des journées précédant la tenue de l’événement, M. Coderre a fustigé les médias pour leur « couverture négative », tout en reconnaissant le « sacrifice » de certains habitants se trouvant à l’intérieur du périmètre de la course.