Un chalet perdu quelque part dans les bois. Une voisine étrange. Des zombies. On nage dans le connu et archiconnu, certes, mais voilà certainement ce que visait le réalisateur, scénariste et compositeur de Dead Shack, Peter Ricq, dans son film présenté dans le cadre du festival Fantasia.
L’hommage est tout trouvé, alors que la planète cinéma pleure George Romero, qui aura ressuscité les films de morts-vivants avec les codes qu’on leur connaît aujourd’hui. Dans un chalet décrépi installé en forêt, donc, un adolescent un peu coincé, Jason, tentera, avec l’aide de son ami plus dévergondé, Colin, et de la soeur de ce dernier, Summer, de survivre aux attaques des zombies découverts dans la maison voisine.
Se disant clairement inspiré par les films d’horreur des années 1980, ce premier long-métrage de Peter Ricq s’engage sur des sentiers déjà battus par de nombreuses autres oeuvres. La famille dysfonctionnelle, les amours plus que maladroites d’un adolescent tiraillé entre ses hormones et sa gêne, une ado un peu plus vieille qui ne mène parfois en bateau et qui fait preuve de davantage de « masculinité » que lui… les ingrédients sont réunis pour que l’on étouffe un bâillement avant de demander de passer à la suite.
Pourtant, Dead Shack a un petit quelque chose qui vient séduire, un petit quelque chose qui lui permet de brièvement surnager et d’ainsi éviter de sombrer dans un océan de films de série B tous identiques. Est-ce l’utilisation parcimonieuse du gore, histoire de ne pas complètement insensibiliser le public? Est-ce cette trame sonore, décidément eighties, avec ses notes de synthétiseurs? Sont-ce ces costumes aux allures de Mad Max que les ados se bricolent dans une simple remise? Ou est-ce ce dialogue et ce scénario qui, même s’ils s’égarent à quelques reprises, permettent d’accrocher suffisamment le public pour faire en sorte que celui-ci ait envie de poursuivre l’aventure jusqu’à la fin?
Quoi qu’il en soit, ce petit film de 90 minutes, à mi-chemin entre la série B et le film « de festival », saura plaire aux amateurs du genre. Avec une telle prémisse, on redoutait le naufrage; heureusement, les écueils seront évités et l’embarcation cinématographique parviendra à bon port. Au plus grand plaisir des passionnés d’hémoglobine et de cerveaux mâchouillés.
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