Un été montréalais n’est pas complet sans le Festival Fantasia et sa programmation toujours plus éclectique et éclatée. Voilà donc que s’ébranlera, dans une semaine, la caravane cinématographique de l’événement. Cette année encore, les têtes d’affiche ne manquent pas… tout comme les étrangetés les plus surprenantes.
Comme à l’habitude, c’est par un chaud avant-midi estival que la presse spécialisée s’est entassé dans le petit cinéma J.A. De Sève, à l’Université Concordia, pour assister au dévoilement de la programmation. Et comme le veut également la tradition, le programme en papier glacé, richement illustré, a continué de prendre de l’ampleur. Au total, on compte 450 pages dans ce mastodonte, avec quelque 150 longs-métrages et 300 courts à l’affiche.
Voilà plusieurs années qu’envisager de tout voir est devenue une tâche non seulement titanesque, mais surtout carrément impossible. Aucun problème, toutefois, à parcourir cet hommage papier aux films de genre pour en faire ressortir les points saillants. Ironiquement, l’équipe d’organisation s’était donné pour mandat de restreindre à 30 minutes la durée de la présentation des titres à ne pas manquer; l’affaire s’est plutôt étendue sur une heure, au grand plaisir des cinévores.
Que voir, donc, lors de cette 21e édition de Fantasia? Pour les cinéphiles un peu moins aventureux, mais néanmoins amateurs d’action et de science-fiction, il sera possible d’assister à des projections spéciales d’Atomic Blonde et de Valerian and the City of a Thousand Planets. Si l’on s’éloigne des blockbusters en devenir, toutefois, il semble y avoir de tout pour tous. Grand changement, d’abord, du côté des productions québécoises, alors que Fantastique weekend du cinéma québécois passe au pluriel, et s’étendra maintenant sur toutes les fins de semaines de la durée du festival. On y projettera évidemment moult courts-métrages, mais aussi la première du nouveau film de Robert Morin, Le problème d’infiltration.
Parmi les offres intéressantes de cette déclinaison 2017, il y a aussi 78/52, un documentaire sur la célèbre scène de la douche dans le film Psycho, de Hitchcock; le fort probablement délirant (et terriblement cheap) film ougandais Bad Black; le slasher movie Better Watch Out; le sombre Darkland, en provenance du Danemark; l’intriguant Fabricated City, de la Corée du Sud, qui aborde les thèmes du jeu vidéo, de la violence et de la réalité virtuelle; le drame chinois Free and Easy, et tant d’autres oeuvres fascinantes, répugnantes ou encore troublantes qu’on a peine à effectué un tri éclairé qui ne prend pas (trop) rapidement des allures de liste quasi-interminable.
Bien entendu, on pourrait reprocher à Fantasia de s’éparpiller, de diluer son essence et sa raison d’être en multipliant les thèmes, les genres, les styles, les pays. Et pourtant, les organisateurs réussissent leur pari année après année: celui de justement trouver quelque chose qui plaira à tout le monde, qu’il s’agisse d’enfants s’initiant au septième art, ou aux mordus de films de kung-fu en mandarin projetés sans sous-titres.
À voir, donc, du 13 juillet au 2 août. La programmation est accessible ici.