L’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal veut éviter que la métropole du Québec se transforme en un autre Vancouver, ou en un autre Toronto, deux marchés canadiens où les prix immobiliers se rapprochent de la surchauffe.
Pour ce faire, Projet Montréal entend demander au gouvernement Couillard d’amender la Loi concernant les droits sur les mutations immobilières afin que que Montréal puisse imposer une taxe aux acheteurs étrangers sur les achats immobiliers résidentiels.
« Le marché immobilier de Montréal est encore sous contrôle, mais nous devons aller chercher les outils pour prévenir le problème, plutôt que de l’encadrer lorsqu’il sera trop tard. Il y a clairement eu un effet domino, qui a enflammé le marché de Vancouver à Toronto. Il est donc de notre devoir de nous y préparer, afin d’éviter de nous retrouver avec de graves problèmes d’accessibilité au logement causés par une flambée des prix soutenue par la spéculation étrangère », a déclaré Valérie Plante, la cheffe de la formation politique.
Selon ce qu’indique son parti par voie de communiqué, Montréal a constaté, entre janvier et octobre 2016, une hausse de 62% du nombre d’acheteurs étrangers de copropriétés. Au centre-ville de Montréal, le taux de propriétaires étrangers s’élève déjà à 5%, ce qui correspond à la situation dans le centre-ville de Vancouver.
Cela fait dire à François Croteau, maire de l’arrondissement de Rosemont-La-Petite-Patrie, que « les experts ont remarqué un déplacement des acheteurs étrangers de Vancouver vers Toronto à la suite de l’entrée en vigueur de la taxe de 15%. Le même phénomène peut être envisagé à Montréal lorsque Toronto imposera, à son tour, une taxe aux acheteurs étrangers, notamment en raison de la faiblesse du dollar canadien. Nous devons nous préparer à faire face à la spéculation pour éviter que les familles montréalaises ne soient plus en mesure d’accéder à la propriété ».
Chez Projet Montréal, on rappelle également qu’il y a déjà six ans, un Montréalais sur cinq engloutissait plus de 50% de son revenu pour se loger. « Nous avons l’occasion de prendre les devants et d’assurer aux familles montréalaises l’accès à un logement sain et à un prix raisonnable. Ne répétons pas les erreurs de Vancouver et Toronto, qui ont trop attendu avant de réagir. Agissons dès maintenant », martèle Mme Plante.
La motion devrait être déposée lors de séance du 15 mai du conseil municipal.