La proportion des gens qui, aux États-Unis, lisent chaque jour pour leur plaisir aurait diminué de 2% par année depuis deux décennies. Une régression qui n’a probablement pas une seule cause, mais les chercheurs suggèrent que l’une des causes pourrait être l’importance prise par les réseaux sociaux.
Ces quatre chercheurs —trois du Collège universitaire de Londres et un de l’Université de Floride— ont analysé des données d’une enquête annuelle: l’American Time Use Survey, dans laquelle les participants doivent détailler leurs activités au jour le jour (loisirs, travail, enfants, etc.). Ces chercheurs en sciences du comportement ont ainsi pu travailler avec des sondages s’étalant de 2003 à 2023, représentant plus de 230 000 personnes.
Leur étude est parue sur le serveur de prépublication PsyArXiv.
Ce n’est pas la première fois qu’une étude s’intéresse au temps de lecture des Américains mais, selon les chercheurs, l’utilisation de cette base de données leur aurait permis d’analyser la question avec davantage d’éléments comparatifs (par exemple, les parents de jeunes enfants, ou bien ceux qui ont un travail régulier, ou bien ceux qui font du bénévolat, sont-ils ou non de plus grands lecteurs).
Quelles qu’en soient les causes, cette régression n’est pas à prendre à la légère, sachant que, au-delà du fait de se cultiver et d’élargir ses horizons, la lecture pour le plaisir est associée, énumère le New Scientist, à une meilleure santé mentale, à un meilleur sommeil, à moins de risques de problèmes cognitifs et à davantage de succès dans les études et le travail.
Étonnamment, ceux qui continuent de lire chaque jour pour le plaisir y consacreraient, en moyenne, plus de temps qu’avant: 1 heure et 31 minutes en 2023 contre 1 heure et 20 minutes en 2003.