Le scénario du pire des 25 prochaines années, avec la rougeole? Des millions de cas aux États-Unis, si la tendance à une diminution des taux de vaccination se maintient, et une maladie qui recommence à circuler en continu.
C’est ce qui se dégage d’une étude parue le 24 avril dans le Journal de l’Association médicale américaine.
D’autres maladies qui ne sont plus très présentes depuis très longtemps, comme la polio et la rubéole, sont aussi à risque de devenir plus prévalentes. Mais dans le cas de la rougeole, si le taux de vaccination ne remonte pas de 5% par rapport à son niveau actuel, la rougeole est carrément à risque, aux États-Unis, de redevenir « endémique » — un terme qui désigne une maladie qui affecte en continu une région de la planète.
« Nous avons observé une tendance inquiétante à la diminution de la vaccination infantile », commente dans un communiqué le Dr Nathan Lo, expert en maladies infectieuses à l’Université Stanford et co-auteur de la recherche. Une tendance attribuable en partie à la COVID et aux perturbations qu’elle a entraînées dans les soins de santé, « mais les déclins avaient précédé cette période et se sont accélérés depuis pour de multiples raisons. Des gens regardent autour d’eux et disent nous ne voyons plus ces maladies. Pourquoi devrions-nous nous vacciner contre elles? ».
Leur modèle épidémiologique n’en reste pas moins une simulation, basée sur le risque de voir les taux de vaccination continuer de diminuer. Un ralentissement de ce déclin du taux de vaccination n’est pas impossible, surtout dans un contexte où des éclosions comme celle en cours au Texas — plus de 650 cas officiellement recensés, mais sans doute des milliers en réalité — peuvent provoquer une prise de conscience.
Mais même si le taux de vaccination cessait complètement de diminuer, ce modèle épidémiologique prévoit 851 000 nouveaux cas de rougeole sur 25 ans et 2550 décès.