Le chocolat de Pâques pourrait-il être bientôt produit en laboratoire? Des chercheurs ont au moins trouvé par quel procédé y arriver. Reste à voir combien cela coûterait. En attendant, les premiers tests suggèrent qu’il pourrait même satisfaire les goûteurs les plus critiques.
L’un des arguments de ses promoteurs est que le chocolat de laboratoire ne serait pas limité par les variétés des composants, comme les polyphénols, que l’on retrouve dans les fèves de cacao. On pourrait donc inventer de nouvelles saveurs dont certaines —en théorie— pourraient rivaliser avec les saveurs « naturelles ».
L’autre argument est qu’il pourrait également être plus nutritif ou meilleur pour la santé, toujours à cause de ces polyphénols.
Mais que les compagnies y parviennent ou pas, l’argument-massue restera le prix. Un chocolat produit en laboratoire, rappelle le New Scientist, ne souffrirait pas des aléas de la météo ou des changements climatiques. Et l’industrie voit bel et bien poindre à l’horizon un risque de déclin des plants de cacao —entraînant une hausse des prix.
Les deux tiers du cacao mondial proviennent de quatre pays africains: Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria et Cameroun. Il suffit donc d’une mauvaise saison de récolte pour perturber les chaînes d’approvisionnement, et les changements climatiques risquent de perturber les récoltes de plus en plus souvent.
Pour l’instant, on n’en est pas à une production industrielle de ce chocolat de labo. Mais on en est peut-être plus près qu’avec la viande produite en laboratoire, ou « viande cultivée »: alors que les prix de cette dernière dépassent encore de loin ceux d’une viande « conventionnelle » — avec des pourcentages de pertes qui sont élevés — le chocolat de labo serait, à 1$ le litre, à peu près compétitif avec le chocolat « naturel »… ou du moins, il aurait été compétitif lors de la dernière crise, en décembre 2024, lorsque les prix du cacao ont grimpé à des niveaux jamais vus auparavant.
Autrement dit, la production de masse du chocolat artificiel serait envisageable… dans le scénario du pire pour le cacao naturel.