Nous invitant à explorer une zone de quarantaine isolée du reste du monde suite à un incident dans une centrale nucléaire, on pourrait facilement penser qu’Atomfall est une sorte de Fallout britannique, mais ce n’est pas tout à fait exact, et c’est tant mieux.
S’inspirant librement de la pire catastrophe nucléaire survenue à Windscale, dans le comté de Cumbria, Atomfall nous plonge dans une version alternative de l’Angleterre des années 1960. Le héros sans nom que l’on incarne se réveille, frappé d’amnésie, au beau milieu d’une zone de quarantaine, sans aucune idée de qui il est ou de comment il est arrivé là. Il faut donc résoudre le mystère entourant la région (et notre identité) dans un monde hostile peuplé par les soldats du Protocole, les bandits nous attaquant à vue, les mystérieux druides cachés dans les forêts, et les civils qui tentent, tant bien que mal, de survivre.
Atomfall n’est vraiment pas le genre de titre qui prend les joueurs par la main. Il n’y a pas de système de quête à proprement parler, ou d’indications d’objectifs clairs à suivre. On doit explorer par soi-même la région de Windscale afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé, et élucider les nombreux secrets que l’endroit abrite. Chaque conversation, chaque lettre et chaque note trouvées fournissent des indices, que l’on est libre de suivre, ou pas. En ce sens, bien qu’il saupoudre des éléments de combat, de survie et d’exploration et quelques mécaniques typiques des RPG à son expérience, il s’agit d’abord et avant tout d’un jeu d’enquête, et en fonction de nos décisions, on retrouve pas moins de six fins différentes.

Le combat dans Atomfall est assez standard, mais tout de même satisfaisant. L’arsenal se compose d’arcs, de couteaux, de hachettes et de haches, de bâtons cloutés, de battes de cricket, de pistolets, de carabines, ainsi que de cocktails Molotov et d’une variété de bombes artisanales. En raison de la rareté des munitions, on se retrouve la plupart du temps à favoriser le corps-à-corps plutôt que les armes à feu. Il est aussi possible, et plus efficace, d’utiliser l’approche furtive, et de se cacher dans les herbes hautes ou de se faufiler sans bruit derrière un ennemi sans se faire repérer afin de lui asséner un coup encore plus dévastateur.
Au lieu de restreindre le nombre de coups que l’on peut porter en fonction de ses réserves d’endurance, Atomfall opte plutôt pour une jauge indiquant notre rythme cardiaque, qui augmente lorsqu’on court, qu’on grimpe, ou qu’on se bat. Lorsque celui-ci est trop élevé, nos attaques n’ont pas la même vigueur. On peut diminuer les battements de notre cœur en buvant du thé, ce qui est très british. Notre inventaire est limité, et l’on ne peut que transporter qu’un certain nombre d’objets. Au fil de nos explorations, on récolte divers matériaux (ficelle, colle, tissu, alcool, etc.). Lorsqu’on connaît la recette appropriée, on peut fabriquer des pansements, des analgésiques ou des cocktails Molotov avec ces matières premières.

On n’acquiert pas de points d’expérience en éliminant des ennemis ou en menant des enquêtes à terme. Il y a bien un arbre de compétence, réparti en quatre catégories (combat rapproché, armes à feu, survie et conditionnement), mais on débloque ces compétences uniquement grâce aux stimulants que l’on déniche, ou aux manuels d’entraînement éparpillés ici et là. Parmi la vingtaine d’habiletés disponibles, on peut choisir d’augmenter sa santé maximum, d’acquérir la connaissance permettant de désactiver les pièges et d’en récupérer les composantes, de diminuer les dommages causés par les attaques ennemies, ou d’améliorer son charisme pour des négociations plus avantageuses lors de trocs avec les différents marchands.
Mélange de survie, d’exploration et de combat, Atomfall plonge les joueurs dans un univers mystérieux et étrange, tout en leur offrant une grande liberté de choix pour mener l’aventure comme bon leur semble. Il s’agit d’une des belles surprises de l’année, et d’un titre qui mérite vraiment le détour.
8/10
Atomfall
Développeur et éditeur : Rebellion Developments
Plateformes : PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur PS5)