La consommation d’électricité des centres de données de la planète pourrait plus que doubler d’ici 2030, à cause de l’IA, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) consacré pour la première fois à cette technologie.
Si ce n’est pas la première fois que certains s’inquiètent de l’empreinte environnementale à venir de l’IA, c’est la première fois que l’AIE se commet avec un document de cette importance. Fondée en 1974 par les pays industrialisés dans un contexte d’incertitude sur l’avenir de l’énergie (la première crise du pétrole était survenue l’année précédente), l’AIE est devenue une autorité dans le domaine avec son rapport annuel World Energy Outlook, en plus de ses documents plus récents sur la croissance des nouvelles formes d’énergie.
En chiffres, la consommation d’électricité des centres de données se traduirait par un bond de 415 térawattheures en 2024 à 945 térawattheures en 2030. Ce qui équivaut à la consommation d’électricité actuelle du Japon et de ses 125 millions d’habitants. En 2024, la consommation des centres de données correspondait à 1,5% de la consommation d’électricité mondiale.
Un autre chiffre: un seul centre de données consomme aujourd’hui autant d’électricité que 100 000 résidences. Mais certains des gros centres de données en construction nécessiteront 20 fois plus d’électricité.
Ce n’est pas seulement l’IA qui sera responsable de la croissance des besoins des centres de données, mais elle en sera la première responsable, estiment les auteurs du rapport, paru le 10 avril. Rien qu’aux États-Unis, cette consommation d’électricité représentera à elle seule la moitié de la croissance de la demande en électricité d’ici 2030. Le pays « est destiné à consommer plus d’électricité en 2030 pour traiter des données que pour la fabrication totale des biens énergivores, incluant l’aluminium, l’acier, le ciment et les produits chimiques ».
L’IA va donc inévitablement intensifier les émissions d’énergies polluantes, comme de nombreuses estimations l’ont souligné dans la dernière année. En plus d’exiger d’énormes quantité d’eau. Mais le nouveau rapport note aussi qu’elle pourrait profiter de la croissance rapide des énergies vertes, tout au moins en Chine et en Europe.