Cette année encore, la surface de l’océan Arctique recouverte de glace aura atteint son maximum au mois de mars, soit à la fin de l’hiver. Mais c’est le seul signe de normalité: cette étendue aura été la plus basse de tous les mois de mars, depuis un demi-siècle que de telles données sont rassemblées.
C’est ce que révèle le dernier rapport mensuel du Service européen Copernicus, publié le 8 avril. Copernicus confirme aussi qu’en Europe, le mois de mars aura battu un record de chaleur, la température moyenne s’étant établie à 6,03 degrés Celsius au-dessus de la moyenne des mois de mars de la période 1991-2020. Ce printemps précoce sur le continent et la faible couverture de glace dans l’Arctique sont liés, puisque c’est une bonne partie de l’hémisphère nord qui a été touchée en même temps.
En fait, à l’échelle mondiale, le mois de mars n’aura été que de 0,08 degré Celsius en-dessous du record… de mars 2024.
Cela fait de mars 2025 le 20e mois, parmi les 21 derniers mois, dont la température mondiale moyenne de surface a dépassé le seuil du 1,5 degré Celsius au-dessus de la moyenne de l’époque d’avant la Révolution industrielle.
Mais indépendamment de ces records, la couverture de glace de l’Arctique a des impacts directs sur la région. En plus des communautés locales qui dépendent de la glace pour leur pêche, moins de glace signifie une accélération du réchauffement : cela veut dire qu’une plus grande partie des rayons du Soleil, plutôt que d’être reflétée par la glace, est absorbée par l’eau, qui devient plus chaude, et accélère la fonte des glaces des environs.
Déjà, le 22 mars, un communiqué de l’Observatoire de la Terre (Earth Observatory) de la NASA avait alerté que la couverture de glace était à son plus bas pour ce moment de l’année: 14,33 millions de kilomètres carré, contre 14,41 millions pour le précédent record, en 2017. De fait, les données confirment que l’étendue de la glace arctique a été en-dessous de la moyenne pendant tout l’hiver.