Tout envoyer promener pour vivre un peu, avant l’inéluctable: atteinte d’un cancer du sein ayant développé des métastases, Molly décide de quitter son mari, avec qui elle se trouvait depuis 15 ans, pour explorer sa sexualité avant de mourir. Le ton est donné: bienvenue dans Dying For Sex.
Adaptée du podcast du même nom, cette série, lancée sur Hulu chez nos voisins du Sud, ici sur Disney+, propose donc une sorte de télescopage entre la dure et froide réalité d’une maladie quasiment incurable et l’univers parfois surprenant, parfois angoissant, mais aussi parfois stupéfiant et palpitant de la sexualité qui sort un peu plus des sentiers battus.
Non pas que le BDSM soit encore quelque chose de complètement inconnu, mais la culture populaire a tendance à classer les gens dans deux catégories: ceux qui n’y connaissent rien, et ceux qui semblent avoir dépensé une fortune en silicone, latex, menottes et autres jouets.
De voir le personnage de Michelle Williams explorer sa sexualité, avec ses doutes et ses moments de triomphe, le tout dans un contexte de grande faiblesse et de maladie mortelle, représente donc une bouffée d’air frais, bien au-delà du puritanisme habituel des productions destinées à un grand public.
On appréciera ainsi ce regard sans complaisance sur cet univers multifacettes, notamment cette séquence où Molly, intéressée à occuper des positions de domination dans ses rapports, apprend d’abord à se soumettre et à combattre ses craintes. Et que dire des soins, de la douceur offerte a posteriori?
Le hic, c’est qu’en plus de ces moments doux et tendres, en plus de ces moments de grands questionnements, de crainte, de peur devant l’inconnu, on a également toutes sortes de gags qui visent peut-être à détendre l’atmosphère, mais qui réussissent surtout à peindre un portrait un peu trop bigarré de la situation.
Ainsi, des retrouvailles de Molly avec une personne proche se transforment un peu en une foire, à l’hôpital, y compris lorsque l’une des relations de notre héroïne débarquera, tel un chien dans un jeu de quilles.
Il n’y a rien de mal à saupoudrer un peu d’humour, surtout dans un contexte de cancer mortel, mais il faut savoir doser. Combinez cela à des personnages qui semblent parfois n’avoir qu’un trait de personnalité, et vous obtenez une série où l’on ne sait plus trop à quel saint (et non pas sein, s’il vous plaît) se vouer.
Malgré ces moments un peu étranges, Dying For Sex représente une avancée fort appréciée en matière d’acceptation des différentes formes de sexualité. Et que dire que l’excellente performance de Michelle Williams? À voir, donc, autant pour les adolescents que pour les adultes.