La croissance dans la recherche sur les énergies vertes n’est pas une tendance mondiale: l’Asie, en particulier la Chine, domine, et de très loin.
De 2019 à 2023, les pays et territoires de la région dite « Asie-Pacifique » ont plus que doublé leur production, tandis que celle du reste du monde est demeurée stable.

Cette compilation a été réalisée à partir d’une base de données, « Nature Index », qui sert, depuis 11 ans, à suivre la progression des pays, des institutions et des auteurs, dans l’écosystème de la recherche scientifique, à partir de ce qui est publié dans près d’une centaine des plus prestigieuses revues en sciences naturelles et dans une soixantaine en santé. Les chiffres n’ont donc pas la prétention d’être exhaustifs, mais de pointer les régions du monde qui investissent le plus dans la recherche, secteur par secteur.
Sans surprise, dans cette région « Asie Pacifique », la Chine domine. Mais la surprise est à quel point elle domine, même face aux États-Unis. Le Nature Index utilise comme indicateur le pays d’affiliation de chaque co-signataire d’une recherche: par exemple, une recherche signée par 10 auteurs du même pays donnera un point à ce pays dans le Nature Index; une recherche dont un seul auteur sur les 10 provient de ce pays lui donnera 0,1 point. En vertu de calcul, entre 2019 et 2024 (la compilation s’arrête en août 2024), la Chine a obtenu près de 16 000 points, contre 4500 pour les États-Unis et 1100 pour l’Allemagne.
L’analyse a été publiée cette semaine pour accompagner une édition spéciale de l’éditeur britannique Nature sur le secteur de l’énergie. Mais les observateurs n’ont pas manqué de faire un parallèle avec la nouvelle administration Trump qui, en plus de s’engager à se débarrasser des normes antipollution et de tout ce qui pourrait restreindre l’exploitation pétrolière et gazière, s’est empressée de sabrer dans les investissements de l’administration Biden dans les énergies vertes.
Il y a un seul indicateur en vertu duquel l’Arabie saoudite se glisse en première place, devant la Chine: lorsqu’on considère le quantité de recherches sur les énergies vertes en proportion de l’ensemble de ce que le pays produit en recherches. Dans ce « Top 5 », derrière la Chine, tous les autres sont en Asie: Singapour, la Corée du Sud et Taïwan. L’Inde est 8e et l’Australie, 10e.