Saurez-vous triompher des mondes maudits de Rogue Genesia? Développé par Ouadi Haurd, et publié par ce dernier, en collaboration avec Gamersky Games, il s’agit d’un survivor-like comme on nous en propose à la pelletée. Cela étant dit, ce nouveau titre a plusieurs avantages en sa faveur… même s’il souffre malheureusement de quelques lacunes entraînant une certaine satisfaction.
Une véritable machine à tuer: voilà ce que notre personnage est appelé à devenir, à mesure que nous franchirons des niveaux, gagneront des points d’expérience et améliorerons nos compétences, armes, sorts et autres avantages.
Le titre vise en effet particulièrement large, avec non seulement un armement et des habiletés à cumuler, en cours de partie, mais aussi quantité d’améliorations et pans du jeu à débloquer en fonction de notre progression. Après avoir consacré près d’une dizaine d’heures à occire des monstres par milliers, voire dizaines de milliers, ce journaliste a d’ailleurs l’impression de n’avoir encore vu qu’une partie de ce que Rogue Genesia a à offrir.
En ce sens, le titre est rafraîchissant. D’autant plus qu’il y non seulement une méta progression, avec des améliorations perpétuelles, mais celles-ci sont classées par niveau, avec un « prix » à l’avenant. Et pour acquérir les nombreux points nécessaires pour débloquer ces bonis, il faudra triompher plusieurs fois des mêmes mondes, ceux-ci étant divisés en plusieurs niveaux, le tout selon l’esthétique d’autres roguelites tels que l’excellent Slay the Spire.
À chaque fois que l’on terminera une partie, non seulement la difficulté globale augmentera au prochain tiers (en débutant au niveau F, il est permis d’estimer qu’il faut atteindre au moins le niveau A), mais cette partie suivante sera prolongée d’un monde, avec parfois une quinzaine, voire une vingtaine d’étapes, qu’il s’agisse d’un niveau en bonne et due forme, l’occasion d’acheter des améliorations et des armes, des événements aléatoires, etc.
Comme si cela ne suffisait pas, il est aussi possible d’avoir accès à de l’équipement spécial, qui nous suivra lui aussi de partie en partie, équipement que l’on récupérera en fin de niveau, avec généralement une bonne quantité de pièces d’or et au moins une amélioration à sélectionner entre trois, voire quatre choix si la chance est avec nous.
Bref, on sent qu’il faudra engloutir des dizaines, voire peut-être plus d’une centaine d’heures dans Rogue Genesia pour espérer en faire le tour. Tout cela est bien beau, et l’on appréciera tout particulièrement les visuels rappelant Breath of Fire, Chrono Trigger et autres jeux de rôle de l’époque des consoles 16 et 32 bits, avec un semblant de 3D isométrique.
Un jeu trop difficile?
Tout cela est fort bien, mais si l’on a de bonnes chances de l’emporter haut la main, au niveau de difficulté F, les choses se corsent passablement rapidement. En fait, à l’instar d’autres jeux du genre, nous sommes largement dépendants du hasard pour espérer pouvoir bâtir un « bon » personnage et l’emporter.
Mais plutôt de nous faire mourir rapidement, le jeu va plutôt nous placer dans des situations où il sera impossible de gagner… tout en étant généralement capable de survivre. Un cas de blocage, bref, plutôt qu’une défaite claire et nette.
Ce blocage se concrétise habituellement sous la forme d’un gigantesque tas d’ennemis habituellement résistants qui se mettront à suivre le joueur. Ce dernier, qui peut normalement être assez rapide pour éviter la nasse, se retrouvera parfois incapable de venir à bout des méchants les plus endurcis… et donc ceux qui offrent le plus de points d’expérience. Condamné à progresser très lentement, voire pas du tout, le joueur atteindra donc ce point de non-retour où il préférera recommencer.
Et même en disposant de bonnes armes et en ayant la chance de son côté, il peut survenir une situation où l’on gagnera, certes, mais où notre partie pourrait durer 90, ou même 120 minutes. Lorsque l’on est appelé à tuer des milliers de monstres à répétition, et que chaque niveau est un peu plus long, parce que les monstres sont chaque fois un peu plus résistants, on finit par regarder sa montre.
Rogue Genesia a beaucoup, beaucoup de bons côtés. Mais on ne peut s’empêcher de penser que la courbe de progression est trop peu élevée pour le propre bien du jeu. Va-t-on vraiment vouloir mettre des dizaines d’heures dans un jeu si l’on recommence sans cesse le même type de tâche? Et sans savoir si l’on ne retrouvera pas dans une impasse, après avoir tué des dizaines de milliers de monstres pour rien?
Rogue Genesia
Développeur: Ouadi Huard
Éditeur: Ouadi Huard et Gamersky Games
Plateforme: Windows
Jeu disponible en français (interface)