Les temps semblent durs, pour l’industrie canadienne de la télévision et du cinéma. Selon une nouvelle note d’information publiée par Statistique Canada, les revenus du milieu ont reculé de près de 10%, entre 2021 et 2023, pour s’établir à 10,4 milliards de dollars. Il s’agit d’un premier recul du genre depuis 2013.
Qu’est-ce qui explique cette diminution des entrées d’argent? Pour l’agence fédérale, la réponse est claire: la faute est imputable aux grèves des acteurs et des scénaristes, aux États-Unis. Mais malgré ces interruptions de travail, qui ont donc eu des impacts jusqu’au nord de la frontière entre le Canada et les États-Unis, puisqu’une bonne partie des tournages américains sont effectués en territoire canadien, notamment, les revenus de 2023 demeurent supérieurs à ceux recensés avant la pandémie de COVID-19.
Cette fois, il faut remercier la demande en contenu, que ce soit pour les diffuseurs traditionnels, les salles de cinéma, ou encore les plateformes de visionnement en ligne, affirme-t-on. De fait, comparativement à 2019, les revenus d’exploitation de l’industrie d’ici ont gonflé de 15,2%.
En raison d’une diminution moins rapide des dépenses d’exploitation, par rapport aux baisses de revenus, la marge de profit de l’industrie a diminué de près des deux tiers, passant de 9%, en 2021, à 3,4%, en 2023, ajoute-t-on encore dans la note d’information de Statistique Canada.
En 2023, toujours, « les revenus de l’industrie sont demeurés fortement concentrés, et la grande majorité des revenus totaux de l’industrie ont été générés en Ontario (36,3%), en Colombie-Britannique (34,1%) et au Québec (22,7%) », lit-on dans le document.
C’est du côté de la télévision que l’on trouve la majeure partie des sources de revenus, avec un peu plus de la moitié (59,3%) du total, ce qui représente une très légère baisse par rapport à 2021 (59,9%). Les films, eux, ont vu leur part des revenus augmenter très faiblement, soit de 25,6%, en 2021, à 25,8%, en 2023.