Peu importe la température qu’il pouvait faire à l’extérieur ce jour-là, on peut dire qu’il faisait beau et chaud à la Maison symphonique, samedi dernier, avec l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM).
La salle était presque pleine et le programme était prometteur:
Les Hébrides, Ouverture Op 26 de Felix Mendelssohn;
Le Concerto pour violon, piano et orchestre et ré mineur, MWV 04 du même Mendelssohn;
La Sérénade no. 1 en ré majeur Op 11 de Johannes Brahms.
Sous la baguette du chef invité Paul Mc Creesh, les musiciens de l’OSM semblaient très à l’aise, comme s’ils jouaient avec un vieil ami. Un ami qui peut demander à son orchestre les plus subtiles nuances, même dans les passages indiqués forte. Souhaitons que ce bon ami revienne souvent nous visiter.
Dans Les Hébrides, nous avons facilement pu imaginer l’écume flottant au-dessus des flots tout autant que le renflement des vagues et le ressac grandissant. Notons au passage la très belle prestation des bois.
Un gentil duel
La pièce maîtresse de ce concert, il en faut bien une, fut sans conteste le concerto. En digne héritier de Beethoven, tout autant que de Mozart, Mendelssohn a su créer une œuvre complète avec tout ce qu’il faut pour permettre à tous de briller. Ce fut le cas avec Andrew Wan, violon et Charles Richard-Hamelin, piano. Dès l’allégro, un gentil duel se dessine entre le piano et le violon. Caractérisé par la brillance et l’émotion, ce mouvement annonce aussi un côté joueur, presque drôle par moments.
C’est sans doute dans le troisième mouvement que les solistes ont eu les meilleures occasions de démontrer l’étendue de leur talent. Oh, comme Richard-Hamelin survolait le clavier avec aisance, alors que Wan extirpait avec énergie tout l’âme de son Bergonzi de 1744 et que Mc Creesh dirigeait l’orchestre avec un empressement vif et sans lourdeur. On devine facilement que l’ovation fut spontanée.
Au retour de l’entracte, l’orchestre était fin prêt pour le Brahms. À preuve, toute la puissance et toutes les couleurs de l’allegro molto, mené de façon magique par l’entrée des cors. Le reste fut à l’avenant, mais accordons encore une fois une mention aux bois pour leur chant si mélodieux.