Après la première série Daredevil, diffusée entre 2015 et 2018, voilà que l’avocat aveugle et superhéros Matt Murdock dépoussière sont costume moulant et son masque dans Daredevil: Born Again, ou l’on se rendra compte rapidement que même en le chassant violemment, le naturel reviendra au galop.
Les années se sont écoulées et Matt Murdock a tenté de laisser sa vie de superhéros de côté, en se concentrant sur la pratique du droit. Après tout, il existe bien des façons de protéger la veuve et l’orphelin, et non pas seulement en tabassant les malotrus.
Mais malotrus, il y aura. Car non seulement le grand méchant, Wilson Fisk, reviendra en force – notamment en se lançant en politique –, mais l’insécurité qui grève New York semble pousser Murdock à jeter ses valeurs et ses engagements moraux aux orties.
On évitera de trop en dévoiler sur la trame scénaristique de cette nouvelle saison, mais les scripteurs de chez Disney semblent s’être heurtés au même obstacle gigantesque apparaissant en filigrane dans la quasi-totalité de l’offre en matière de superhéros: l’existence même de ces personnes vivant à l’extérieur du système de justice implique forcément un recours à la violence.
Que l’on s’appelle Superman, Batman, Iron Man ou Daredevil, la violence devient quasi automatiquement la réponse à tous les problèmes, même si l’on estime agir pour le bien commun. Personne n’a jamais vu un superhéros faire campagne pour l’adoption d’un projet de loi, par exemple, ou encore inviter la population à voter, après tout.
Et donc, malgré certains bons moments, surtout lors de l’échange entre Murdock et Fisk, tel qu’évoqué dans la bande-annonce, Daredevil: Born Again emprunte le sentier déjà bien balisé du Bien contre le Mal, sans nuances. Nous ne sommes certainement pas dans The Wire, où les situations étaient souvent représentées sous la forme de nuances de gris. Le titre le dit, après tout: Born Again. Daredevil sera forcément de retour. Et toujours avec un petit fond de religion catholique, par-dessus le marché.
Est-ce une bonne série? Pas vraiment: il s’agit largement de réchauffé. Face à des bijoux d’originalité comme Severance, on se demande si Disney a encore raison de suivre son long et complexe plan des différences phases de l’univers Marvel. Malgré tout, Born Again n’est pas catastrophique… simplement que l’on oubliera probablement le tout rapidement.