Un volcan en Éthiopie qui montrait depuis quelques mois des signes d’activité inquiétante, a en réalité craché de larges quantités de méthane. L’événement suit des séismes qui avaient entraîné l’évacuation de dizaines de milliers de personnes, dans la crainte d’une éruption.
Il pourrait s’agir d’un dépôt de ce gaz situé dans le volcan ou à proximité, spéculent les sismologues, dépôt qui aurait été endommagé par les mouvements de magma — la roche fondue par les très hautes températures et qui, dans ses mouvements vers le haut, se transforme parfois en lave, lorsqu’elle se retrouve à la surface.
Car une véritable éruption volcanique était bel et bien possible. Le mont Fentale, culminant à 2000 mètres d’altitude, est un volcan considéré comme actif, bien que la dernière éruption remonte à 1820. Au début de janvier, de la fumée s’était mise à s’élever au sommet de la montagne, accompagnée de « débris » éjectés du cratère. Cela suivait plus d’une dizaine de séismes dans la région, faisant craindre le pire.
À la mi-janvier, un satellite européen détectait des émissions anormales de méthane dans la région. C’est ce qui a conduit une compagnie canadienne, GHGSat, à pointer un de ses propres satellites vers le volcan. Ses instruments ont mesuré un taux de 58 tonnes métriques de méthane par heure, ou 1400 par jour (1 tonne métrique correspond à 1000 kilos). D’autres satellites ont détecté le méthane ensuite, mais les émissions semblent décliner depuis le 9 février, rapporte le New Scientist. Le Centre britannique d’observation des séismes et des volcans mesure pour sa part une diminution de l’activité sismique en février, par rapport aux deux mois précédents.
Ces satellites font partie d’un réseau international mis en place ces dernières années pour détecter les fuites de méthane causées par des usines ou des exploitations pétrolières et gazières, et que ne rapportent ni les gouvernements, ni l’industrie. Le méthane étant un gaz à effet de serre, tout comme le dioxyde de carbone (CO2), mieux en mesurer les émissions permettra de mieux prévoir ce qui nous attend en matière de réchauffement climatique. Ce gaz reste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, mais il emprisonne beaucoup mieux la chaleur — c’est pourquoi les calculs sur les émissions de gaz à effet de serre utilisent souvent l’expression « équivalent CO2 ».