Contenant le titre original de 2014 ainsi que l’extension Keepers of the Dark, DreadOut Remastered Collection propose une version aux graphiques rehaussés de ce titre d’horreur de la vieille école s’inspirant de Fatal Frame, où le joueur utilise un appareil photo pour combattre des entités surnaturelles.
Dans DreadOut, on incarne Linda, une adolescente accompagnée de trois de ses amis et de son professeur, madame Siska. Revenant de vacances à bord d’un autobus, le chemin du retour est soudainement bloqué en raison d’un pont effondré. Les cinq femmes décident donc de se réfugier dans une vieille école abandonnée. Alors que les autres membres de notre groupe disparaissent mystérieusement sans laisser de traces, on est alors confronté aux fantômes menaçants peuplant l’endroit. Bien qu’il compte son lot de moments effrayants qui feront sursauter le joueur, l’histoire manque toutefois de profondeur.
Cette collection remasterisée inclut également l’extension Keepers of the Dark parue en 2016 sur les PC et disponible pour la première sur consoles. Le titre met en scène la même héroïne et propose exactement les mêmes mécaniques. Le scénario, encore moins élaboré que dans le jeu principal, est réduit à sa plus simple expression. On se retrouve simplement dans une sorte de hall, où chacune des huit portes s’y trouvant mène à un monde cauchemardesque différent (les égouts sombres, les alentours du village, le cimetière, les égouts coloniaux, la banlieue déserte, l’école hantée, le village abandonné et le grand hall).
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En dépit des faiblesses scénaristiques, l’ambiance, par contre, est assez réussie, et le jeu parvient à instaurer une tension palpable à l’aide de ses décors sombres et inquiétants, de ses ruines abandonnées, et de ses bâtiments vides nous plongeant dans un environnement lugubre à souhait. Avec ses créatures terrifiantes et ses phénomènes paranormaux orchestrés de main de maître, l’aspect surnaturel est bien exploité. Le titre laisse une certaine liberté d’exploration au joueur, ce qui permet de découvrir des objets, des indices et des secrets qui viennent étoffer un peu son histoire.
On s’éclaire à l’aide d’un téléphone intelligent dans DreadOut, et la caméra dont on dispose joue un rôle crucial dans le jeu, ce qui lui a valu, à juste titre, d’être comparé à Fatal Frame. Un halo rouge s’affiche autour de l’écran pour indiquer qu’un être surnaturel est sur le point de se manifester, tandis qu’un halo bleu signale un indice ou un objet à proximité qui nous aidera à progresser dans l’intrigue. Il n’y a pas de combat. La seule et unique façon de neutraliser les revenants hostiles est de les prendre en photo, la plupart du temps à plusieurs reprises, afin de les faire disparaître.
Cette collection remasterisée apporte des améliorations notables au niveau des graphiques. Les textures ont été améliorées, les éclairages sont plus réalistes, l’interface a été retravaillée pour être davantage intuitive, et les modèles des personnages et des ennemis sont plus détaillés, ce qui permet de mieux apprécier le design des créatures effrayantes. Ces bonifications offrent une expérience visuelle certes plus immersive, mais les graphismes sont tout de même vétustes par rapport aux productions modernes, et dans l’ensemble, le jeu trahit son âge.
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Bien que la version remasterisée ait corrigé certains bogues du titre original, les contrôles demeurent rigides et imprécis. L’héroïne se déplace de manière maladroite, et il est difficile de cadrer correctement les ennemis avec l’appareil photo, surtout dans des moments de tension où chaque seconde compte. De plus, après chaque décès, j’ai constaté que ni le téléphone intelligent ni la caméra ne fonctionnaient. Comme il est impossible de se déplacer dans cette noirceur quasi-totale, il fallait à chaque fois quitter le jeu et recharger la partie pour résoudre le problème.
Malgré une atmosphère prenante et une trame sonore augmentant le sentiment d’angoisse, des graphismes vieillots et une panoplie de bogues viennent nuire à l’expérience générale de DreadOut Remastered Collection. Il y a tellement d’autres choix de qualité qu’il est difficile de recommander ce titre, sauf peut-être pour les nostalgiques qui ont raffolé du jeu en 2014.
5.5/10
DreadOut Remastered Collection
Développeur : PT Digital Semantika Indonesia
Éditeur : SoftSource Publishing
Plateformes : Nintendo Switch, PlayStation 4 et PlayStation 5 (testé sur PS5)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)