Les glaciers du monde entier ont perdu plus de 5% de leur masse en un quart de siècle. Si ça semble peu en terme de pourcentages, ça représente plus de 200 milliards de tonnes par année, assez pour avoir fait monter le niveau des mers de 2 centimètres depuis l’an 2000.
Et le rythme s’accélère. Entre 2000 et 2011, les glaciers fondaient au rythme moyen de 231 milliards de tonnes par année. Mais entre 2012 et 2023, on parle plutôt de 314 milliards de tonnes par année. Avec un record de 548 milliards en 2023.
Ces calculs proviennent d’une analyse de la surface de 230 000 glaciers, réalisée par une équipe internationale (Glacier Mass Balance Intercomparison Exercise), sous l’aile de l’Agence spatiale européenne. L’année 2024 n’était pas terminée quand les chercheurs ont envoyé leur recherche pour publication. Celle-ci est parue le 19 février dans la revue Nature.
La difficulté d’un tel exercice était de trouver une méthode de calcul qui s’applique à tous les glaciers —sachant que de simplement mesurer la réduction de la surface visible du glacier n’est pas suffisant, et que de mesurer sa masse dépend à la fois de données recueillies par des satellites et par des instruments au sol. Les chercheurs affirment être parvenus à réduire les marges d’erreurs. L’objectif ultime de ces recherches étant d’aider les populations vivant à proximité des glaciers de mieux prévoir ce qui les attend.
De fait, tous les glaciers ne sont pas égaux. Ceux des Alpes ont rétréci de 39% depuis 2000, ce qui représente un record pour ce quart de siècle. Au Venezuela, le dernier des six glaciers vient d’être officiellement déclaré disparu, mais le rétrécissement est, dans son cas, en cours depuis les années 1970.
À l’échelle mondiale, révèlent ces calculs, les glaciers devraient perdre dans leur ensemble entre le quart et la moitié de leur glace d’ici la fin du siècle, tout dépendant de la vitesse à laquelle se poursuivra le réchauffement climatique.