Quelle est la première cause d’un risque plus élevé de souffrir d’une maladie associée au vieillissement: la génétique ou le mode de vie? Les deux, conclut la plus vaste étude sur le sujet.
C’est une question qui intéresse un grand nombre de gens depuis longtemps, et le vieillissement de la population la rend plus importante encore. Mais c’est une question complexe. De nombreux « facteurs environnementaux » peuvent être pris en compte par les chercheurs qui tentent de trouver une corrélation: l’alimentation, l’exposition à différents types de polluants, l’exercice physique, la cigarette, etc. Et d’ordinaire, ces recherches portent sur quelques milliers de personnes.
Cette fois, une équipe britannique vient de s’attaquer à un échantillon de 400 000 personnes. Elle a pu bénéficier pour cela de la base de données génétique Biobank, qui ne contient pas seulement des informations génétiques sur ces personnes (âgées de 40 à 73 ans à l’époque), mais aussi sur leur mode de vie. Les chercheurs de l’Université Oxford ont, de plus, combiné le tout avec des suivis médicaux effectués dans la dernière décennie.
Le résultat, publié le 19 février dans Nature Medicine, est que tous les facteurs associés au mode de vie pourraient expliquer la moitié des maladies reliées au vieillissement. L’autre moitié relèverait donc du hasard des mutations génétiques. Tout au plus peut-on dire que, sur 12 des 22 maladies associées au vieillissement, le mode de vie a une plus grande influence que la génétique, tandis que pour les 10 autres, c’est le contraire.
Par exemple, le mode de vie a deux fois plus d’influence que la génétique sur le risque de développer une maladie cardiaque. Mais à l’inverse, la génétique semble être derrière 35% des risques de démence, contre 10% pour le mode de vie.
Une telle étude pourrait aider à identifier des façons de réduire le risque de certaines maladies. Mais ceux qui espèrent y trouver une relation claire de cause à effet seront déçus.