Donald Trump a certainement laissé sa marque, en début de deuxième mandat à la tête de l’État américain. Mais face à cette déferlante de gestes émanant directement du pouvoir exécutif, la majorité des habitants des États-Unis sont craintifs à l’idée d’affaiblir les contre-pouvoirs présidentiels et permettre à l’occupant de la Maison-Blanche d’agir à sa guise.
Ainsi, une nouvelle enquête réalisée par le Pew Research Center vient quelque peu tempérer le nombre record de décrets présidentiels signés par celui qui a remporté l’élection de novembre 2024. Plusieurs de ces décrets font d’ailleurs l’objet de contestations devant les tribunaux.
Le coup de sonde fait état du peu d’appétit pour un renforcement des pouvoirs présidentiels, qu’il s’agisse directement de ceux de Trump, ou de quelque président que ce soit.
De fait, 65% des adultes américains interrogés estiment qu’il serait « trop dangereux » de donner davantage de pouvoirs, à l’actuel président, pour s’attaquer directement à plusieurs problèmes touchant le pays. À peine 33% des participants croient plutôt que « plusieurs enjeux que doivent surmonter les États-Unis seraient plus faciles à régler si Trump n’avait pas à s’inquiéter à ce point du Congrès ou des tribunaux ».
Et en général, plus des trois quarts des répondants (78%) évoquent des inquiétudes lorsqu’il est question d’étendre les pouvoirs présidentiels, peu importe l’occupant du bureau ovale.
Les démocrates tiennent aux contre-pouvoirs, mais pas les républicains
Comme cela se produit presque chaque fois que les enjeux politiques, aux États-Unis, se déclinent sous la forme d’une opposition entre les deux principaux partis du pays, l’enquête du Pew Research Center révèle une profonde division entre démocrates et républicains.
Les premiers sont farouchement opposés (90%) au fait d’octroyer davantage de pouvoirs à Trump, jugeant la chose « trop risquée ».
Les seconds, eux, estiment à 60% que les problèmes affligeant les États-Unis pourraient être réglés plus efficacement si le président avait davantage le champ libre. Et les républicains les plus partisans sont ceux qui adhèrent le plus à l’idée de ce chef d’État pouvant agir sans être autant exposé à des contre-pouvoirs.
Sans surprise, lorsque Joe Biden était président, l’opinion des républicains était tout autre; en fait, elle était carrément inversée: plus des trois quarts des partisans du GOP s’opposaient alors à l’octroi de pouvoirs présidentiels supplémentaires.
Pour l’instant, la proportion d’Américains jugeant qu’il est « trop risqué » de relâcher le cadre réglementaire présidentiel est similaire à celle qui prévalait lors du premier mandat de Donald Trump. Cette fois, cependant, le chef d’État semble décidé à agir rapidement et selon son bon vouloir, contre-pouvoirs ou non.