Qu’obtenez-vous lorsque vous mélangez des versions quelque peu abâtardies de La petite sirène et de certains passages de la série de livres The Witcher? Vous obtenez Sirens of the Deep, le plus récent film d’animation s’intégrant dans la franchise diffusée sur Netflix. Une oeuvre tout à fait correcte, certaines, mais assurément pas révolutionnaire.
Dans une petite ville portuaire, les habitants du coin sont à couteaux tirés avec le peuple de sirènes vivant non loin de là: les deux espèces convoitent les mêmes ressources naturelles, soit les mollusques et les huîtres. Mais si les sirènes s’en servent pour se nourrir, les humains, eux, semblent surtout chercher des perles pour faire gonfler le trésor du roi local.
Sans surprise, les tensions augmentent, et si ce n’était du prince, amoureux de la princesse des sirènes, il y a fort à parier que la guerre aurait déjà éclaté.
Sur ces entrefaites arrive notre « sorceleur », Geralt, accompagné de notre barde préféré, Jaskier (désolé, Assurancetourix). Embauché pour tuer une créature marine menaçante, Geralt comprend plutôt que celle-ci n’est pas responsable de l’attaque contre des pêcheurs humains, et tente plutôt d’y voir clair dans cet imbroglio économique et géopolitique.
Bien entendu, qui dit oeuvre liée à l’univers du Witcher dit bagarres sanglantes, et ce Sirens of the Deep ne fait pas exception. On se demande un peu pourquoi les créatures marines décident de se battre en surface, ou même sur le pont des navires humains, alors qu’elles pourraient simplement percer des trous dans la coque de la flotte ennemie et couler celle-ci sans risquer quoi que ce soit, mais personne n’a dit que le film devait suivre une structure logique.
Les nombreuses cabrioles et autres sauts acrobatiques de Geralt ne sont pas très logiques, eux non plus; on peut comprendre que les films d’animation disposent d’un peu plus de liberté artistique que la série télé, mais on se croirait parfois dans un dessin animé de superhéros japonais, plutôt que dans un monde d’inspiration occidentale.
Tout ça se combine avec une morale un peu mièvre: il faut accepter les différences de l’autre et chercher à vivre en harmonie. Quand on disait que la chose semblait s’inspirer de La petite sirène…
Bref, Sirens of the Deep est un film correct, tout au plus. Nous sommes bien loin de Nightmare of the Wolf, sorti en 2021. Les amateurs de cet univers y trouveront peut-être leur compte, mais nous étions franchement en droit de nous attendre à mieux.