On ne saurait trop dans quelle case ranger Amor, Monstra et Horrore Profundi, la plus récente proposition du groupe suédois Morlocks. D’abord, parce que la formation elle-même aime bien conjuguer les styles, mais aussi parce que ce court album oscille entreles cordes, la musique industrielle brutale et les récits de combat contre des goblins et autres monstres que l’on retrouve dans Tolkien ou Donjons et dragons.
Quoi qu’il en soit, il est étonnant de voir à quel point ce mélange de genres et d’influences semble bien fonctionner. On avait l’habitude du kitsch de groupes comme Rhapsody, par exemple, et s’il est toujours un peu rigolo de se dire que l’un des titres de cet album court est bel et bien March of the Goblins, mais il y a quelque chose de non ironiquement sérieux dans cette offrande musicale.
Sérieux, oui, mais pas trop sérieux, en quelque sorte. Clairement, les membres du groupe se sont amusés. Surtout que les deux premières pièces sont en fait de nouveaux enregistrements de titres provenant d’un précédent album, en 2001.
Mais c’est sans doute la qualité des arrangements musicaux qui permet à cet album de se distinguer des autres propositions du genre. On frôle parfois ce qui pourrait évoquer la bande sonore de film, pour le plus grand plaisir des amateurs du Seigneur des Anneaux, notamment. D’ailleurs, qui n’a jamais rêvé d’un univers où l’on chevauche notre fidèle destrier, épée à la main, pour aller combattre une troupe d’orcs, alors que résonne de puissants accords de guitare électrique?
Ce que ce journaliste cherche à dire, c’est qu’Amor, Monstra et Horrore Profundi est cool. Un surprenant mélange des genres, mais celui-ci fonctionne si bien que l’on passe fort aisément des sonorités industrielles au gothique, en passant par le métal et le darkwave. Avec, comme résultat, une excellente porte d’entrée pour le monde de ce groupe venu des terres glacées et montagneuses de la Scandinavie.