Avec une prémisse simple, mais efficace, et des mécaniques le distinguant de tous les autres titres du même genre, Towers of Aghasba est un jeu ambitieux qui, tout en n’étant qu’à sa phase d’accès anticipé, mérite déjà le détour.
Towers of Aghasba propose un contexte bien plus qu’une histoire, ce qui n’est pas très grave, puisque le jeu offre un vaste terrain de jeu rempli de possibilités. Après des années d’exil, une poignée de représentants du peuple Shimu décide de retourner dans le pays de leurs ancêtres, mais suite à une tempête, leur navire s’échoue sur les côtes. Sur place, les voyageurs ont une bien mauvaise surprise : le paradis promis n’est désormais qu’un vaste désert aride où plus rien ne pousse en raison d’une mystérieuse épidémie baptisée la « Flétrissure ». C’est donc au joueur, qui incarne une jeune fille sans nom portant un masque, que reviendra la tâche, pas évidente, de transformer cet endroit stérile afin de le rendre de nouveau habitable.
Mélange d’exploration, de gestion de ressources et de construction, Towers of Aghasba se différencie des autres titres du genre grâce à son expérience vraiment originale. À la base, le but du jeu est de redonner vie au continent aride, et de rendre sa splendeur d’antan à la civilisation Shimu. On éprouve beaucoup de plaisir à gérer cet écosystème qui semble vivant, et à voir l’environnement se transformer sous nos yeux. Le seul fait de planter un arbre régénère la nature dans les alentours. Les plantes se remettent alors à pousser à travers le désert, les oiseaux et les autres animaux reviennent peu à peu dans cette oasis, engraissant la végétation par leur fumier et fournissant de la viande lorsqu’on a le cœur de chasser ces mignonnes bêtes.

Dans ce vaste monde ouvert, on commence par ériger un premier village agricole, puis des fermes afin de nourrir les colons Shimu. Construire des huttes et des structures décoratives, installer des statues ou rénover les nombreux temples en ruines augmente la culture du hameau et enrichit la vie de ses habitants. En élevant le niveau de culture de sa civilisation, on accède à des plans d’architecture permettant de bâtir des structures plus complexes, comme un composteur, une scierie ou une forge. On peut aussi fabriquer des armes pour se défendre contre les créatures hostiles (sabre, lance, arc), ainsi que divers outils, dont des pioches, des hachettes ou des pelles, d’abord en pierre, puis en métal.
Le titre est énormément axé autour de la gestion de ressources. Lorsqu’on possède les outils nécessaires, on peut récolter des pierres, du bois, de l’écorce, des fibres, du silex, du charbon, des os, des racines, de la résine, de l’argile, des coquillages ou de l’huile. Rapidement, on obtient des recettes pour concocter des matières premières plus complexes. Il faut par exemple mélanger du fumier et des os pour créer de l’engrais, ouvrant la voie à des cultures de légumes plus variées. Combiner de l’argile et du chaume donne du torchis, un matériau essentiel pour assembler des constructions davantage élaborées. Nos armes, comme les outils, s’usent à force de les utiliser, et il faut régulièrement en construire d’autres.

Nourrir les animaux ou les soigner, planter diverses graines afin de diversifier la flore, abattre les arbres morts, toute action visant à protéger la vie accorde des points d’harmonie au joueur. Ceux-ci servent de monnaie d’échange, que ce soit pour étendre le périmètre des forêts que l’on a établies, ou pour activer des portails permettant le voyage rapide d’une région à l’autre d’Aghasba. Puisque le territoire est assez vaste, on dispose d’un parachute, puis d’un planeur, afin de parcourir de courtes distances par la voie des airs. Après un certain temps, on obtient également une monture afin de se rendre à destination plus rapidement que par la seule marche.
Les visuels de Towers of Aghasba sont magnifiques, et évoquent les films d’animation du studio Ghibli. Puisqu’il s’agit d’un titre en accès anticipé, le jeu manque un peu de finition, et compte son lot de bogues : animations saccadées, textures qui obstruent la caméra, etc. Il arrive qu’on reste coincé dans les débris et encore pire dans l’eau. Heureusement, les développeurs travaillent continuellement sur la résolution de ces problèmes, et des mises à jour régulières viennent améliorer l’expérience. De plus, il est déjà prévu que de nouvelles régions aux climats différents, des animaux supplémentaires et de nouveaux plans d’architectures seront ajoutés au cours des prochains mois.
En demandant aux joueurs de gérer le fragile équilibre d’un écosystème menacé, Towers of Aghasba réussit à transformer les principes de base de l’écologie en jeu. Si vous appréciez les expériences un peu zen, vous serez séduit par ce titre original et fort prometteur.
7/10
Towers of Aghasba
Développeur et éditeur : Dreamlit Inc.
Plateformes : PlayStation 5, Windows (testé sur PS5)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)