Dans la bande de Gaza, même si les cannons se sont tus, la situation demeure critique: une nouvelle étude publiée dans The Lancet évoque ainsi une espérance de vie réduite de façon catastrophique. Celle-ci aurait ainsi diminuté de 46,3% depuis le début de la guerre, en octobre 2023.
Ces travaux, menés par le professeur Michel Guillot, de l’Université de Pennsylvanie, ont ainsi révélé que cette espérance de vie est passée d’environ 75,5 ans, en moyenne, avant la résurgence du conflit, à 40,5 ans pour la période d’octobre 2023 à septembre 2024.
Cette diminution a été plus importante pour les hommes, soit de 51,6%, ou encore de 73,6 ans à 35,6 ans, comparativement aux femmes, soit 38,6 %, ou encore de 77,4 ans à 47,5 ans.
Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont calculé trois scénarios.
Le premier, qui s’appuie sur le bilan officiel des morts publiés par le ministère gazaoui de la Santé, exclut le nombre estimé de personnes portées disparues, ou qui se trouveraient sous les décombres. Pour ce scénario, l’espérance de vie, entre octobre 2023 et septembre 2024, serait de 40,5 ans.
Le deuxième scénario, qui se base sur le nombre de victimes qu’il est complètement possible d’identifier, donne plutôt une espérance de vie un peu plus grande, pour cette période, soit 44,4 ans.
Enfin, le troisième scénario, le plus pessimiste, qui conjugue le nombre officiel de morts et une estimation conservatrice des personnes disparues ou mortes dans les ruines des bâtiments, permet d’obtenir une espérance de vie particulièrement basse, soit 36,1 ans.
De l’avis des auteurs de l’étude, d’ailleurs, les conclusions obtenues ne reflètent pas entièrement la réalité, puisqu’il est impossible de connaître le nombre de corps sous les décombres, pas plus qu’il n’est possible d’identifier ces morts.
Pire encore, aucun des scénarios, conviennent les chercheurs, ne tient compte des effets indirects de la guerre, soit le manque d’accès à des soins de santé et à une alimentation saine, sur la mortalité de la population de cette enclave proche-orientale.