Il y a quelque chose de franchement intrigant, dans la série Paradise, qui débute prochainement du côté de chez Disney+. Car autant l’oeuvre a des aspects franchement prenants, voire fascinants, autant il est possible de se demander si les scénaristes sauront tenir le rythme.
Dans une ville où tout semble fonctionner comme sur des roulettes, le président américain est assassiné dans sa chambre. Un dur début de journée, donc, pour l’agent Xavier Collins, le chef du détachement du Service secret chargé de surveiller le représentant de ce qu’il reste de la société américaine.
Ce qu’il reste, oui, car cette ville aux allures de mélange entre Martha’s Vineyard et quelque part en Floride est en fait un gigantesque bunker creusé dans des montagnes du Colorado, et où les habitants se sont réfugiés dans la foulée d’une catastrophe planétaire.
Bien entendu, on n’en dira pas trop, justement, sur cette catastrophe, mais il suffit de savoir que les quelque 25 000 résidents de cette ville souterraine sont tout ce qu’il reste des centaines de millions d’Américains qui vivaient à la surface, voire des huit milliards d’êtres humains qui peuplaient la planète.
Mais cette situation post-apocalyptique ne veut pas dire que tout va bien: le président a été tué, après tout. Et les tensions grimpent rapidement, surtout entre Collins et « Sinatra », le nom de code de celle qui semble véritablement tirer les ficelles.
Récit post-apocalyptique? Enquête policière? Drame politique? Paradise fait un peu feu de tout bois, et cela n’est normalement pas pour nous déplaire; chaque épisode comporte d’ailleurs de vastes retours en arrière, histoire de bien camper nos personnages et notre scénario.
On appréciera ainsi le jeu des acteurs occupant les rôles principaux: Sterling K. Brown joue un Xavier Collins convaincant et parfois rongé par le remords et la colère; James Marsden interprète un président alcoolique, dépressif, qui a toujours été poussé dans le dos par son père; et Julianne Nicholson, enfin, est effrayante dans le rôle de Sinatra, elle qui n’hésite pas à sacrifier des gens, ici et là, pour soi-disant assurer le bien-être collectif.
Comme mentionné en début d’article, Paradise semble être une série prometteuse. Bon, certaines choses sont parfois un peu ridicules, comme cette idée de reproduire une ville américaine pour riches à l’identique, sous terre… Mais il est clair que cela permet d’éviter de devoir construire un décor de bunker post-apocalyptique.
Il existe aussi une dichotomie entre cette idée de fin du monde, à l’extérieur du bunker, avec retours en arrière à profusion, et petits jeux de pouvoir à l’intérieur; les seconds semblent particulièrement moins intéressants et importants que la première. Les choses s’améliorent, vers la fin de la première saison, mais on a un peu l’impression que l’on a créé tout cet univers fantastique, dangereux et mystérieux, pour le laisser quelque peu s’empoussiérer.
Il faudra voir si Paradise poursuit son chemin pour une deuxième saison: les sept épisodes rendus accessibles aux médias sont intéressants. Reste à déterminer si cela sera suffisant. D’autant plus que la très bonne Silo, adaptée des romans du même nom, poursuit sa course chez Apple…