De l’Égypte ancienne à la Révolution française, en passant par les châteaux hantés de l’Europe de l’Est et le vaudou des Caraïbes: après une première saison haute en couleur, Netflix récidive avec la deuxième (et dernière) fournée d’épisodes de la série Castlevania: Nocturne.
Là où la première saison permettait de suivre les aventures de Richter, plus récent héritier des Belmont, un clan de chasseurs de vampires, et de Marie, une jeune sorcière, le tout en pleine chute de la monarchie en France, cette suite laisse largement les considérations politiques et sociales pour se concentrer sur le développement des personnages principaux, certes, mais surtout sur les combats.
Car cela ne pourrait pas être une série reliée à l’univers de Castlevania s’il n’y avait pas une bonne série de bagarres, combats et autres affrontements à se mettre sous la dent. Et les scénaristes (et animateurs!) n’y vont pas de main morte, avec quantité de massacres, jets d’hémoglobine et autres pouvoirs magiques.
D’autant plus que la grande méchante en chef, une version hyperexcessive de la tueuse Elizabeth Bathory dopée aux pouvoirs de Sekhmet, la déesse égyptienne de la guerre (vous suivez?), veut créer une éclipse permanente et conquérir la France pour en faire un terrain de chasse permanent.
Bref, pas le temps de niaiser, nous dirait-on, et alors que l’armée révolutionnaire contrôle déjà Paris et que les républicains s’apprêtent à guillotiner le roi, notre méchante, elle, s’apprête à lancer une armée de morts-vivants dans la Ville lumière.
On apprécie franchement ce divertissement qui conserve un rythme suffisamment élevé pour maintenir notre intérêt, tout au long des huit épisodes de cette deuxième saison. On aime la qualité de l’animation, la vitesse et le côté parfois sanglant à souhait des combats. On aime aussi les échanges entre les personnages, y compris entre nos quatre héros (y compris Alucard, fils de Dracula).
On se perd, cependant, dans tous ces niveaux scénaristiques, entre la Révolution française (et même Robespierre, qui apparaît vers la fin de la saison), l’historique des Belmont, le vague à l’âme d’Alucard, les retours à l’époque de l’Égypte antique, et même l’histoire douloureuse d’Annette, une ancienne esclave fortement liée à la mythologie vaudoue.
Non pas que cela soit trop difficile à suivre, mais on a l’impression que certains des aspects les plus intéressants de la première saison, notamment cette allégorie des nobles français comme étant (parfois littéralement) des vampires suçant le sang des paysans, ont été évacués sommairement.
Bref, cette deuxième saison de Castlevania: Nocturne est plaisante. Très plaisante, même. Mais il y manque peut-être un petit quelque chose pour devenir excellente. Un peu plus de profondeur, peut-être? À conserver pour une possible troisième saison…