Faire quelques milliers de pas par jour est évidemment une bonne façon de se garder en forme. Mais si c’était aussi une façon de lutter contre la dépression?
Les auteurs d’une revue systématique, c’est-à-dire une synthèse d’études, ont réussi à trouver pas moins de 33 études sur la question totalisant 96 000 personnes utilisant un téléphone, une montre connectée, un podomètre ou un autre appareil pour calculer leurs déplacements. Et la conclusion: ceux qui rapportaient le plus de pas — au moins 5000 par jour — étaient moins susceptibles de rapporter des symptômes dépressifs ou d’avoir un diagnostic de dépression.
Au-delà du seuil de 7500 pas quotidiens, ces personnes seraient 42% moins susceptibles de souffrir de symptômes dépressifs. Un sous-ensemble de ces études estime que le risque diminuerait de 9% avec chaque millier de pas supplémentaire.
L’étude est parue en décembre dans JAMA Network Open, une revue médicale dont les recherches sont publiées en accès libre.
Comme en chaque étude du genre, il peut y avoir d’autres facteurs à l’oeuvre. Les personnes qui ont le temps et l’énergie de marcher davantage sont peut-être celles qui, au préalable, souffrent moins souvent de dépression. Les chercheurs ont voulu contourner cet obstacle en excluant de leur liste d’études celles qui portaient sur des gens qui souffraient déjà, au préalable, de dépression. Mais ils reconnaissent ne pas pouvoir exclure la possibilité que des gens qui n’ont pas été diagnostiqués, mais souffrent bel et bien d’une forme ou l’autre de dépression, seraient au départ moins enclines à vouloir faire l’effort de se mettre en forme.
Ce n’est toutefois pas la première fois qu’une association positive est faite avec l’exercice physique. Dans une méta-analyse publiée en janvier 2024 dans le British Medical Journal, on concluait que l’exercice réduisait autant la dépression que les antidépresseurs —quoique pas dans tous les groupes. Une des recommandations du Centre de contrôle des maladies (CDC) des États-Unis est précisément de faire 150 minutes par semaine d’activité physique « modérée ».