Si Star Wars a toujours été, en quelque sorte, un film d’aventure dans l’espace destiné aux enfants, l’univers en est rapidement devenu un qui semble être réservé à tout le moins aux adolescents, ou encore aux adultes. La faute, sans doute, au vieillissement des publics de la franchise. Avec Skeleton Crew, toutefois, Disney mise à la fois sur la nostalgie et sur les plus jeunes pour raconter une histoire se déroulant dans une galaxie lointaine, très lointaine.
Sur un monde tout ce qu’il y a de plus ordinaire, aux allures de banlieue américaine aseptisée, et où tout le monde semble être bien heureux de travailler comme fonctionnaire – ou d’aspirer à devenir fonctionnaire –, un petit groupe d’enfants tombera sur un vaisseau spatial enfoui qui les mènera à se lancer, à leur corps défendant, dans une série de péripéties impliquant supposément un trésor, et même un personnage peu recommandable interprété par Jude Law.
Rien, en fait, n’est particulièrement original dans Skeleton Crew: on croirait voir une comédie d’aventure avec des enfants tirée des années 1980, le tout avec une couche de peinture pour faire futuriste. Même le « vélo » du personnage principal – remplacé ici par une moto volante – possède ces filaments en plastique coloré qui étaient attachés aux poignées à l’époque…
On a aussi droit à un robot un peu mal en point qui parle comme un pirate; un petit garçon qui ne rentre pas dans le moule, mais qui est maladroit; son ami gêné qui a peu de s’imposer; une jeune fille extravertie, mais dont l’aplomb cache probablement des insécurités… Et notre personnage joué par Jude Law, avec une bonne touche de Jack Sparrow, un petit côté Han Solo, mais qui jouera aussi, dans un certain sens, le rôle de père de substitution pour nos enfants coincés très loin de chez eux.
Les représentants de la presse n’ont pu écouter que les trois premiers épisodes de la saison, mais force est d’admettre que la formule, si elle ne sort pas spécialement des sentiers battus, fonctionne. On s’attend pas, ici, à quelque chose de profond et révolutionnaire comme Andor, ou encore à une oeuvre plus adulte (certainement plus violente) comme The Mandalorian, mais plutôt à un récit suffisamment divertissant, tout en convenant à l’ensemble de la famille.
Et même si, donc, Skeleton Crew n’a rien de particulièrement fantastique, le résultat est satisfaisant. D’autant plus que les effets visuels, notamment un recours plus important aux effets « pratiques », y compris davantage de marionnettes pour représenter des extraterrestres, plutôt que de se tourner vers l’animation par ordinateur, sont franchement bien réussis.
Confortable, voire lisse, mais aussi assez enlevante pour les plus jeunes pour en justifier l’écoute, Skeleton Crew devrait plaire d’abord aux plus petits, mais aussi à leurs parents, nostalgiques des Goonies et autres films du genre d’une époque révolue.