Après la course électorale tranchée, les Américains demeurent profondément divisés quant à la possibilité que le président élu, Donald Trump, soit en mesure d’unir le pays derrière lui. Selon une nouvelle enquête du Pew Research Center, si l’ex (et futur) président obtient l’appui d’une faible majorité (53%) de ses concitoyens en ce qui concerne son programme politique, près des deux tiers des Américains (59%) doutent qu’il soit capable de combler le profond fossé social, politique et idéologique entre démocrates et républicains.
Dans le cadre de cette étude, l’organisme a sondé quelque 9609 Américains adultes, entre le 12 et le 17 novembre derniers.
Par ailleurs, les participants à l’enquête ne sont pas spécialement enthousiastes, pour l’instant, par rapport aux démarches de M. Trump entamées après sa victoire pour tendre la main aux partisans de son adversaire, la démocrate Kamala Harris.
De fait, environ la moitié des répondants (52%) jugent que tendre une branche d’olivier est effectivement important, pour le futur président; à peine 17% des participants estiment plutôt qu’une telle ouverture n’est pas nécessaire.
Toujours selon l’enquête, à peine 31% des Américains sondés croient que le vainqueur républicain a accompli un « excellent », ou encore un « bon » travail lorsqu’il est question d’unir le pays, jusqu’à présent.
Le futur occupant de la Maison-Blanche bénéficie toutefois de certains avantages. Ainsi, comparativement à sa première victoire, en 2016, et au moment de sa défaite, en 2020, M. Trump jouit d’une cote de popularité un peu plus importante. En fonction d’une « échelle thermométrique », 40% des répondants sont « très froids » vis-à-vis du républicain, alors que cette proportion était de 50%, en 2020.
Et à l’opposé du spectre, 31% des participants sont « très chauds » par rapport au futur président, contre 26% lors de sa défaite contre Joe Biden, et à peine 24% lors de sa première victoire, en 2016.
En fait, selon les données du Pew Research Center, ce sont les extrêmes qui, en quelque sorte, ont bénéficié d’un « tassement » des opinions plus centristes, après 2016. Ainsi, on semble adorer Trump – ou le détester –, mais il y a peu de place à la nuance, ici.
Peur et espoir
Par ailleurs, moins du tiers des Américains sondés (29%) se dit satisfait de la direction empruntée par le pays. Il s’agit toutefois d’une hausse de six points de pourcentage par rapport à seulement un mois plus tôt.
Bien entendu, ce sont les républicains qui jugent le plus que les États-Unis font maintenant bonne route (35%), alors que seulement 10% d’entre eux étaient du même avis, en octobre. Chez les démocrates, le taux de satisfaction à propos des diverses conditions prévalant au pays est passé de 38%, en octobre, à seulement 24%, après la présidentielle.
Chez les démocrates, toujours, 73% des répondants disent avoir « peur » en lien avec l’état de la nation, tandis que 54% des sondés disent aussi être « en colère ». À peine moins d’un démocrate sur trois (29%) se dit « optimiste », et seulement 14% se disent « fiers ».
De l’autre côté du spectre politique, 76% des républicains, eux, sont optimistes, 46% des sondés disant aussi ressentir de la fierté.
Signe des temps et de la profondeur du fossé séparant les bleus des rouges, les démocrates des républicains, seulement 14% des personnes interrogées s’attendent à ce que les relations entre les deux partis, à Washington, s’améliorent au cours des quatre prochaines années. Près de la moitié (45%) prévoient une dégradation encore plus marquée, alors que 41% s’attendent à ce que la situation demeure la même.