Alors qu’une partie des négociateurs de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques désespéraient de voir ces négociations s’enliser, les plus récentes données confirmaient que 2024 allait battre un nouveau record, et passer officiellement, pour la première fois, la barre symbolique du 1,5 degré Celsius.
Dans son rapport annuel sur l’état du climat publié le 11 novembre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) rappelle que:
- la température moyenne des mois de janvier à septembre a été de 1,54 degré Celsius au-dessus des niveaux pré-industriel
- de juin 2023 à septembre 2024, soit 16 mois consécutifs, la température moyenne de chacun de ces mois a battu tous les records du dernier siècle et demi, et souvent par de « larges marges », insiste l’OMM;
- la décennie 2015-2024 sera, sans difficulté, la plus chaude depuis que de telles mesures sont prises;
- la hausse du niveau des océans s’accélère et les événements météorologiques extrêmes sont en nombre anormalement élevé en différents endroits du globe.
En Europe, le Service Copernicus d’études des changements climatiques avait également émis l’avis, le 7 novembre, que 2024 allait battre le record… de 2023.
Lors de la signature de l’Accord de Paris en 2015, les quelque 200 pays s’étaient engagés à ne pas dépasser 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, et à tenter de ne pas dépasser 1,5 degré. Cette dernière promesse n’a jamais semblé réaliste, mais il est clair depuis trois ans que la barre sera franchie plus vite qu’on ne l’avait cru en 2015.
Il ne faut certes pas confondre le fait de dépasser la barre du 1,5 degré pendant un mois spécifique, ou même pendant une période de 9 mois, avec le fait de l’avoir officiellement dépassée. Il n’y a pas de consensus sur ce que serait le moment à partir duquel on reconnaîtrait officiellement avoir dépassé ce seuil. La seule chose certaine est que le jour où tout le monde s’entendra pour dire que le 1,5 degré a été dépassé, il aura été dépassé depuis un bout de temps.