De gros cerveaux, ça s’est avéré être un avantage pour se distinguer de nos cousins primates. Mais c’est venu avec un coût élevé en matière de dépense énergétique.
Cela n’est pas un mystère que certains de nos neurones sont particulièrement actifs. Ils produisent de la dopamine, qui contribue à des tâches aussi diverses que l’apprentissage, la recherche de plaisir ou la marche. Des taux équilibrés de dopamine sont essentiels au bon fonctionnement de notre cerveau. Mais qu’est-ce qui détermine cette production?
Dans une recherche prépubliée – c’est-à-dire qu’elle n’a pas encore été révisée par d’autres experts – une équipe de biologistes cellulaires, de généticiens et de neurologues, s’est penchée sur ces neurones. Les chercheurs ont identifié des gènes qui, affirment-ils, expliquent comment le cerveau « gère » cette lourde tâche qui est de se maintenir lui-même en bon ordre de marche.
Par rapport aux neurones producteurs de dopamine chez les chimpanzés et les macaques, les neurones des humains expriment davantage de gènes qui moussent l’activité d’antioxydants.
Pourquoi des antioxydants? Parce que chez un être vivant, c’est ce qui sert à limiter les dommages aux cellules, dommages causés par tout processus intense de production d’énergie – comme par exemple, la production de dopamine. De fait, notre cerveau est devenu particulièrement gourmand en énergie. Bien qu’il ne représente que 2% de la masse corporelle, il consomme environ 20% de l’énergie produite par le corps au repos.
S’il s’agit bel et bien, comme le soupçonnent ces chercheurs, d’un mécanisme de protection qui se serait développé dans nos cerveaux au cours des derniers millions d’années, pourrait-il servir à prévenir les maladies dégénératives comme l’Alzheimer? C’est la question qui se pose inévitablement devant une telle recherche. Tout comme se pose la question de savoir si ces mécanismes sont présents de la même façon chez tous les humains, ou si leur absence serait ce qui rend certaines personnes plus à risque de souffrir d’une de ces maladies.