Un manchot empereur a battu un record: après un voyage de plus 3000 km, il est apparu sur une plage d’Australie.
Il n’est pas clair comment il a pu voyager aussi loin de sa terre natale, l’Antarctique: peut-être a-t-il fait une partie du voyage sur un iceberg qui s’était détaché du continent. Sans doute, disent les biologistes, a-t-il nagé à la recherche de nourriture, en suivant un courant marin. Mais selon les deux témoins qui ont rapporté sa présence le 1er novembre sur Ocean Beach, à la pointe sud-ouest de l’Australie, il serait bel et bien sorti de l’eau et se serait mis à marcher sur la plage comme si rien ne s’était passé.
Cela représente un voyage de 3000 à 3500 km, et c’est l’endroit le plus au nord, et de loin, où on ait observé un manchot empereur.
L’animal, rapporte au journal local le surfeur Aaron Fowler qui l’a filmé, ne semblait pas effrayé par la proximité des deux humains: peut-être parce qu’il n’a pas l’habitude d’en croiser en Antarctique… ou peut-être qu’il « pensait que nous étions des manchots à cause de nos combinaisons de plongée ».
Le jeune mâle est néanmoins amaigri, ont rapporté les biologistes marins qui l’ont pris en charge. Même si c’est la poursuite de nourriture qui l’a conduit jusque-là, il a dû en manquer pendant son long voyage.
Les colonies de manchots sont uniques à l’Antarctique. L’animal vit essentiellement entre les 66e et 77e degrés de latitude Sud — alors qu’en comparaison, la pointe sud-ouest de l’Australie est située au 35e degré. Excellents nageurs, les individus se rassemblent généralement près des côtes de l’Antarctique ou sur des icebergs pour se reproduire. À long terme, selon une estimation du Fonds mondial pour la nature, la survie des trois quarts des colonies serait menacée par la dislocation d’une partie des glaces en raison du réchauffement climatique.