En novembre 1520, Christian II, nouvellement couronné roi de Suède après avoir mené une invasion à la tête des forces danoises, au sein de l’Union de Kalmar, supervisera le massacre de près d’une centaine de personnes faisant partie de la cour de l’ancien pouvoir suédois, à Stockholm. Ce bain de sang, qui entraînera notamment une vive dénonciation de la part du pape, a récemment été immortalisé sous la forme de Stockholm Bloobath, réalisé par Mikael Hafström.
Avec une feuille de route s’articulant autour des oeuvres généralement violentes, mais généralement oubliables, comme Evasion, en 2013, avec Stallone et Schwarzenegger, Hafström ne change pas trop de formule, ici, en proposant un drame historique sous l’angle du film de vengeance. En effet, on nous présente Anne et Freja, deux jeunes femmes dont les parents ont été massacrés par les forces de Christian II, et plus précisément par une troupe de mercenaires particulièrement sanguinaires.
Il s’agira donc de venger lesdits parents, mais surtout de rendre le tout « personnel ». Après tout, le réalisateur (et les deux scénaristes) fait le pari, sans doute sans trop se tromper, que le public n’est peut-être pas spécialement intéressé par la géopolitique scandinave du 16e siècle, avec une bonne dose de religion catholique saupoudrée par-dessus l’ensemble.
Or, c’est là tout le problème de ce film: autant on aurait pu aimer voir un film de vengeance à saveur historique, avec des meurtres sanglants, des costumes d’époque, et des épées plutôt que des pistolets, autant on aurait aussi pu aimer voir un film racontant en détail, peut-être avec un brin de romantisme ou de lyrisme, les conquêtes du roi Christian II, le massacre de Stockholm. Bref, un véritable drame historique.
Le problème, c’est que Stockholm Bloodbath, même si son titre et sa bande-annonce laissent penser que l’on aura droit à un bon film d’action hyperviolent, est en fait un mélange disparate des deux genres. Oh, on a bien droit à quelques scènes de bagarre, en début de film, y compris un meurtre fort original avec un glaçon, mais on tombe rapidement dans un drame historique parcellaire.
Chancelante, cette deuxième partie est décevante… D’autant plus qu’elle est incomplète, avec de longues ellipses que l’on comblera avec du texte à l’écran. Pourquoi nous montrer le « méchant » qui danse pendant que le sang gicle, alors que l’on aurait pu nous montrer l’évolution de l’histoire?
La prémisse semblait bien intéressante, mais Stockholm Bloodbath semble incapable de se brancher; il en résulte un film brouillon, parfois mal exécuté, au rythme particulièrement inégal. C’est bien dommage!