L’année 2023 a été dure pour les fleuves du monde entier. Des cours d’eau aussi éloignés l’un de l’autre que le Mississippi, l’Amazone ou le Gange, étaient anormalement secs.
Sur la moitié de la planète, rivières et fleuves étaient plus secs que la normale, lit-on dans la dernière édition du rapport « État des ressources globales en eau », de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), paru la semaine dernière. Il en résulte un déficit croissant des réserves d’eau normalement utilisées autant pour l’agriculture et l’industrie que pour l’usage domestique.
Ce n’est pas étranger au fait que l’année 2023 a battu des records de température un peu partout, y compris le record pour la température moyenne à l’échelle planétaire.
Mais des températures plus élevées peuvent entraîner aussi bien des précipitations accrues dans certaines régions que des sécheresses ailleurs. Ce qui a fait pencher la balance du mauvais côté pour plusieurs cours d’eau a été le rétrécissement des glaciers, dont la fonte chaque printemps est précieuse pour l’alimentation des cours d’eau. Et certains des importants cours d’eau mentionnés dans le rapport de l’OMM, soit le Gange, le Brahmaputra et le Mekong, ont leur source dans l’Himalaya.
« L’eau est en train de devenir l’indicateur le plus révélateur de notre époque de détresse climatique », a déclaré en conférence de presse, depuis Genève, la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, « et pourtant, comme société, globalement, nous n’agissons pas pour protéger ces réserves ».
Selon une estimation des Nations unies, il y aurait à l’heure actuelle 3,6 milliards de personnes qui sont confrontées à un accès insuffisant à l’eau pendant au moins un mois par année — un chiffre qui pourrait atteindre les 5 milliards en 2050.