Assiste-t-on au retour des régimes fascistes sur le Vieux Continent? Une nouvelle étude du Center for Britain and Europe (CBE) souligne un changement important dans le paysage politique européen; ainsi, la droite extrémiste populiste poursuivrait sa transformation de mouvement « alternatif » en une partie intégrante du discours politique « normal ».
Ces travaux, réalisés par le professeur Daniele Albertazzi et le chercheur Mirko Crulli, sont publiés dans West European Politics.
Selon le Pr Albertazzi, codirecteur du CBE, les résultats viennent remettre en question l’idée voulant que ces partis d’extrême droite peuvent être simplement qualifiés d’entités périphériques dans la sphère politique européenne.
« La droite radicale n’est plus l’étrangère, elle influence ce qui forme le coeur du débat politique et fait déjà de plus en plus partie des gouvernements de coalition un peu partout sur le continent », a-t-il déclaré.
L’étude souligne que si les valeurs nativistes et autoritaires ne sont peut-être pas encore largement répandues, la montée du populisme a indéniablement modifié notre compréhension de ce qu’est la politique « normale ».
« Le populisme est devenu une partie intégrante de la politique contemporaine, en influençant les stratégies des parties et leurs idéologies à travers l’Europe », a encore indiqué le Pr Albertazzi.
Au dire des auteurs, cette étude souligne non seulement l’évolution des normes politiques sur le Vieux Continent, mais démontre qu’à mesure que les idéologies des partis d’extrême droite sont intégrées dans le discours politique « normal », les implications pour la démocratie européennes sont importantes.
Les chercheurs appellent ainsi à une « réévaluation de la façon dont les entités politiques interagissent avec le public, et entre elles, dans le contexte de cet environnement soumis à des changements rapides ».