Il y a de ces séries télé que l’on retrouve comme autant de vieux amis. L’excellente Slow Horses, qui termine ces jours-ci sa quatrième saison sur Apple TV+, en est le parfait exemple. La chose est d’ailleurs ironique, puisque bon nombre des personnages de cette oeuvre d’espionnage sont largement détestables, mais les méchants (et les incompétents) ont souvent été plus intéressants que les gentils propres de leur personne.
Nous voilà donc dans la quatrième saison de Slow Horses, après un face-à-face avec d’anciens bonzes du KGB qui cherchaient à se venger de Jackson Lamb, le patron de ces espions mis sur la voie de garage. Cette fois, c’est le grand-père de River Cartwright, notre personnage principal, qui est visé par une tentative d’assassinat. Et par un sosie de River, qui plus est.
Dans la confusion, notre héros décide de se lancer sur la trace de l’assaillant, ce qui l’amènera en France, et lui permettra aussi d’en apprendre davantage sur ses propres origines.
Comme toujours, c’est un plaisir de suivre les aventures de Jack Lowden (River), mais aussi de retrouver la sale gueule de Jackson Lamb (un Gary Oldman vieux, gras, sale, mal embouché, comme d’habitude). Sans oublier l’implacable Diana Taverner (superbe Kristin Scott Thomas), ou encore Jonathan Pryce, qui joue un David Cartwright qui glisse toujours plus sur la voie de la sénilité et de la démence.
Saluons aussi l’apparition de Hugo Weaving, cultissime en agent Smith dans The Matrix, ou encore en Elrond dans Le Seigneur des Anneaux. Ici, il est toujours aussi méchant, cruel et manipulateur qu’à l’époque où il combattait Neo, et le public n’en est que plus heureux.
On peut peut-être déplorer, dans cette quatrième saison, la part congrue du scénario qui est réservée aux personnages secondaires. Ou encore craindre qu’après tout ce temps, aussi, les scénaristes en viennent à manquer d’idées et tombent ainsi dans une routine qui viendrait saper les forces vives d’une série qui se distingue justement par l’originalité de sa proposition.
En attendant la prochaine mouture, Slow Horses prouve qu’il est encore possible de faire de la très, très bonne télé, tout en proposant un rendez-vous qui tient davantage du divertissement que de la prise de tête. Comme quoi il est tout à fait envisageable de retrouver de vieux amis le temps d’une escapade, entre gens imparfaits, dans les rues britanniques…