« L’ombre de l’oligarchie mondiale plane sur l’Assemblée générale des Nations unies », dénonce l’organisation humanitaire Oxfam dans un nouveau rapport. Selon ce document, non seulement les plus riches possèdent davantage de biens et d’argent que les 95%, mais tout ce pouvoir leur permet d’influencer la marche des nations et des institutions internationales.
Le rapport en question, intitulé Multilateralism in an Era of Global Oligarchy, est publié tout juste avant la reprise des débats aux Nations unies, et dans la foulée des plus récentes données bancaires rendues publiques par le groupe UBS.
On y stipule ainsi que « les efforts multilatéraux visant à répondre aux problèmes mondiaux critiques tels que la crise climatique et la persistance de la pauvreté et des inégalités sont minés par les ultrariches et les méga-entreprises qui exacerbent les inégalités entre les pays et en leur sein« .
Et selon le directeur général d’Oxfam international, Amitabh Behar, « l’ombre de l’oligarchie mondiale plane cette année sur l’Assemblée générale de l’ONU. Les ultrariches et les méga-entreprises qu’ils contrôlent influencent les règles mondiales pour servir leurs intérêts, au détriment du reste de l’humanité« , a-t-il déclaré par voie de communiqué.
Ainsi, ces ultrariches, « souvent grâce aux monopoles croissants de leurs entreprises », peuvent avoir un impact sur les règles en vigueur et sur le processus décisionnel dans la sphère politique des nations. L’objectif, selon Oxfam? S’enrichir, tout en entravant les progrès mondiaux jugés « essentiels », notamment du côté de la lutte contre la crise climatique, ou encore contre la pauvreté à l’échelle planétaire.
« On entend souvent dire que les rivalités entre grandes puissances nuisent au multilatéralisme, mais il est clair que les inégalités extrêmes jouent aussi un rôle de premier plan. Ces dernières années, les ultrariches et les multinationales puissantes ont utilisé leur influence considérable pour miner les efforts destinés à résoudre des problèmes mondiaux majeurs comme l’évasion fiscale, l’accès aux vaccins anti-COVID pour l’ensemble de la population mondiale ou l’annulation du fardeau des dettes souveraines« , a poursuivi M. Behar.
Et la liste des doléances d’Oxfam envers les ultrariches est longue; dans le rapport, on dénonce ainsi que le « 1% » des plus riches possède « 43% de tous les actifs financiers mondiaux ». Ou encore que deux entreprises « contrôlent à elles seules 40% du marché mondial des semences ».
Pour contrer ce phénomène, les auteurs du document appellent à « une plus grande solidarité » entre nations, notamment pour éviter que les riches et les puissants n’échappent aux contraintes réglementaires, ou ne puissent faire usage de leur influence politique et économique pour forcer les capitales et les décideurs à se plier à leur volonté.
« En fin de compte, un monde et un ordre mondial plus justes où les entreprises paient leur juste part d’impôts, la santé publique mondiale est une priorité et tous les pays peuvent investir dans leur propre population, profite à chacun et chacune d’entre nous. Ce n’est pas nouveau, c’est ce que les leaders, notamment des pays du Sud, réclament depuis longtemps », a encore déclaré M. Behar.