Une bonne façon de convaincre la partie du public qui doute encore de la gravité de la crise climatique, serait d’expliquer que les scientifiques qui ont étudié la question sont unanimes. Une étude qui a testé ce « message du consensus » dans 27 pays y a trouvé quelques constantes.
Certes, l’effort ne convaincra pas les plus irréductibles des climatosceptiques, mais il semblerait qu’il puisse avoir son effet sur les gens qui ignorent à quel point les experts du climat s’entendent tous sur la question, ou bien qui ignorent qu’en science, ce qu’on appelle un consensus s’appuie sur une accumulation d’études, et non sur des opinions.
L’étude, parue en août dans Nature Human Behaviour, a conclu que les gens qui étaient le moins familiers avec le concept du consensus, étaient les plus susceptibles de changer d’avis. Par contre, spéculent les chercheurs — ils n’ont pas fouillé cet aspect dans leur recherche — même cette stratégie n’atteindra probablement pas le niveau d’efficacité d’une conversation personnalisée avec une personne de notre entourage, ou bien d’un argumentaire mettant l’accent sur la façon dont les changements climatiques vont affecter notre vie ou notre région.
La quarantaine de chercheurs européens et nord-américains ont comparé, chez 10 500 personnes dans 27 pays, l’efficacité de deux messages: l’un, qu’ils qualifient de « classique », sur « la réalité des changements climatiques causés par l’humain » et l’autre, mettant l’accent sur le fait que les scientifiques s’entendent sur la gravité des événements. Les deux messages contribuent à réduire les perceptions erronées, et à accroître les inquiétudes, mais le deuxième a pour avantage de ne pas être perçu comme polarisant —peut-être parce qu’il dévie l’attention de la « responsabilité » face à la crise.
Des recherches antérieures avaient examiné cette possibilité de modifier les perceptions aux États-Unis, mais ce serait la première fois qu’on constate que les impacts sur les perceptions erronées sont similaires dans un grand nombre de pays.
Par contre, note également l’étude, si ces messages ont la capacité de modifier les perceptions, ils ne semblent pas se traduire par une augmentation de la volonté de poser des gestes.