Enfin disponible en 4K, Blu-ray et DVD, le troisième et dernier volet de Justice League: Crisis on Infinite Earths met le paquet pour livrer une conclusion absolument spectaculaire qui satisfera tous les lecteurs de longue date des comics de DC.
La deuxième partie de Crisis on Infinite Earths (lire notre critique ici) se terminait de façon plutôt tragique alors que, sous l’influence télépathique de Psycho-Pirate, Supergirl a tué le Monitor. En mourant, ce dernier a libéré une immense dose d’énergie, et les différentes Terres parallèles ayant résisté jusqu’ici aux vagues d’antimatière déferlant sur elles se sont vues transportées dans une dimension instable existant en dehors du multivers. Les lois de la physique ne s’appliquent plus dans cet endroit où le temps et l’espace entrent sans cesse en conflit, et les anomalies se multiplient. Des dinosaures apparaissent sur Terre-1, Batman affronte une armée de nazis sur Terre-2 et le Vésuve en éruption surgit au beau milieu de Central City sur Terre-10. Pour empirer encore la situation, l’Anti-Monitor, la force négative à l’origine de cette crise cosmique, retrouve la trace de l’humanité, et menace d’annihiler les milliards d’êtres encore vivants. Les superhéros parviendront-ils à le stopper?
Se déclinant en trois parties qui, ensemble, totalisent près de cinq heures, Crisis on Infinite Earths est facilement le projet le plus ambitieux des studios d’animation Warner. Reprenant le concept de base du célèbre comics du même nom paru en 1985, l’histoire est cependant très différente de celle concoctée par Marv Wolfman et George Perez à l’époque. Bien que la trilogie soit présentée comme une aventure de la Justice League, l’intrigue est beaucoup plus vaste, et fouille dans tous les recoins de l’univers DC pour inclure un véritable buffet de superhéros. Si le long-métrage compte des icônes comme Superman, Batman ou Wonder Woman, il met aussi en vedette des personnages moins connus du grand public, dont The Question, Doctor Fate, Lobo, Adam Strange, les Losers et même Kamandi, ce qui ravira les fans. Après un départ canon et une deuxième partie qui s’éparpillait un peu, cette conclusion est magistrale, et il s’agit sans doute du meilleur des trois volets.
Avec une histoire se déroulant sur plusieurs Terres parallèles et mettant en vedette autant de protagonistes, réaliser Crisis on Infinite Earths en film aurait assurément coûté plusieurs millions de dollars seulement en effets spéciaux. Non seulement l’animation est-elle un médium de choix, mais sa qualité est supérieure à ce que Warner produisait il y a quelques années à peine. La production s’amuse en plus à insérer des séquences reproduisant fidèlement le style visuel de Super Friends, la série télévisée des années 1970, ou de Batman: The Animated Series, profitant de l’occasion pour ramener les voix de Kevin Conroy et Mark Hamill. Dans l’ensemble, le doublage fait appel à des comédiens expérimentés : Jensen Ackles (Batman), Meg Donnelly (Supergirl), Alexandra Daddario (Lois Lane), ou John DiMaggio (Lobo) sont de la distribution. Même Matt Ryan qui, n’en déplaise à Keanu Reeves, est l’incarnation parfaite de John Constantine autant physiquement que vocalement, reprend le rôle du cynique sorcier.
La version haute définition de Justice League : Crisis on Infinite Earths – Part Three inclut le film sur un disque Blu-ray, et s’accompagne d’un code donnant accès à une copie numérique. Il n’y a que deux revuettes du côté du matériel supplémentaire, mais elles valent toutes deux le détour. Dans la première, d’une durée de 10 minutes, des auteurs comme Geoff Johns ou Jim Krieg, l’archiviste Benjamin LeClear, la productrice Katie Kubert et le réalisateur Jeff Wamester parlent de la richesse du multivers de DC, des différentes itérations de ses superhéros et des périodes classiques des comics, notamment l’âge d’or ou d’argent. La seconde est consacrée à deux personnages bien différents, le Green Lantern John Stewart, une icône de science-fiction et John Constantine, l’antihéros de l’occulte, qui ne partagent pas seulement le même prénom, mais aussi une improbable complicité dans ce dernier chapitre.
Il aura fallu du temps avant que les studios d’animation Warner n’osent s’attaquer à Crisis on Infinite Earths, l’une des histoires les plus iconiques jamais publiées chez DC Comics, mais avec cette ambitieuse version animée, on peut facilement dire que le défi a été relevé.
8/10
Justice League: Crisis on Infinite Earths – Part Three
Réalisation: Jeff Wamester
Scénario: James Krieg
Avec: Jensen Ackles, Darren Criss, Meg Donnelly, Stana Katic, Jonathan Adams, Troy Baker et Matt Ryan
Durée: 94 minutes
Format : Blu-ray (+ copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol