Des usines prenant de l’expansion jusqu’à occuper une bonne partie de l’espace intersidéral: le premier shapez, un jeu en 2D proposant de construire des réseaux logistiques ultracomplexes visant à produire, combiner et transformer diverses formes géométriques, avait trouvé son public sans trop de problèmes. Voilà que sa suite, encore plus ambitieuse, vient de débarquer en accès anticipé.
Développé et publié par tobspr Games, ce jeu de gestion propose un objectif simple: il faut lancer des formes géométriques dans le gigantesque vortex se trouvant au centre de l’univers. Bien entendu, le diable est dans les détails: ce que l’on y jette va varier en fonction du moment, des objectifs déjà accomplis, des technologies précédemment recherchées. Mais l’objectif est toujours le même: lancer des formes dans le vortex.
Contrairement à d’autres titres du genre, il n’est pas nécessaire d’aller exploiter des ressources précises, ou encore de se préoccuper de se faire envahir par des extraterrestres pas très contents de voir un étranger débarquer chez eux, raser leurs forêts, brûler du charbon et recouvrir le sol de béton à perte de vue. Non, les développeurs de shapez 2 l’indiquent clairement dans la description de leur titre, sur la boutique Steam: « C’est la quintessence du jeu de construction d’usine : tous les bâtiments y sont gratuits, les ressources sont infinies, et vous n’y trouverez ni ennemis ni limite de temps. »
Et il faut le reconnaître, la chose vient un peu décontenancer ces habitués du genre qui ont même un peu paniqué, en début de partie, lorsqu’ils se sont rendu compte qu’il n’existe pas de bouton pause. Après tout, comme tout est infini, et qu’il est possible de déconstruire et de reconstruire à loisir, sans aucune pénalité, l’exercice tient pratiquement davantage d’une grande réflexion sur la construction d’un vaste système logistique que de cette construction elle-même.
Que les choses soient claires, toutefois: il faudra bel et bien se creuser les méninges pour parvenir à remplir les quotas exigés par le tout-puissant vortex (ou quelque entité dont l’existence s’articule autour de la surveillance de notre productivité). D’autant plus que le jeu accompagne l’ingénieur en herbe, certes, mais uniquement jusqu’à un certain point.
On regrettera d’ailleurs, sans doute, cette certaine obscurité, ou encore ces processus parfois abscons, qui pourraient générer de la frustration. D’autant plus, encore une fois, que l’on ne produit que des formes géométriques. Pas de village à faire prospérer, pas de fusée à construire, pas de colonie spatiale à développer, ou de voitures à fabriquer, etc. Dans le monde de shapez 2, c’est la partie plus abstraite de la logistique qui a le beau rôle. Un peu comme si l’on pratiquait un sport pour la beauté de celui-ci, plutôt que pour gagner.
Et… ça marche! Enfin, dans un certain sens. Le public qui avait adoré le premier shapez est clairement au rendez-vous pour cette suite proposant non seulement des visuels profondément revampés, mais aussi une toute nouvelle verticalité pour augmenter d’autant les possibilités (et la complexité), sans compter des trains, un arbre technologique, des fluides, etc. Tout est là, donc, pour plaire aux habitués, et séduire les nouveaux venus.
Avec un concept et une exécution relativement abstraits, shapez 2 bâtit sur les fondations particulièrement solides du premier titre de la série, tout en offrant une flopée d’améliorations et de changements qui convaincront certainement les amateurs d’usines titanesques de tenter leur coup. À découvrir.
shapez 2 (en accès anticipé)
Développeur et éditeur: tobspr Games
Plateformes: Windows, Linux, mac OS, GeForce Now (testé sur Windows/Steam)
Jeu disponible en français (interface)